Essais

Audi SQ5 TDI

Retour aux sources… et à la raison !

Avec le premier SQ5, Audi a réalisé un coup de maître, en prouvant qu’un SUV abreuvé au mazout pouvait être à la fois sobre et sportif à conduire. La seconde mouture de SQ5,
gavée au super, n’a pas connu le même succès, plombée par le malus. D’où ce salutaire retour aux fondamentaux…

Par Jack Seller, photos Joseph Bonabaud

En bref
Nouveau SQ5, motorisé par un V6 TDI
Moteur 3.0 à compresseur électrique, 347 ch
Performances : 0 à 100 km/h en 5,1 sec – 250 km/h
Prix : 77 200 € (à partir de – estimation)

Les dégâts causés par le malus écologique a visiblement poussé Audi à revenir au diesel. Bonne pioche, le nouveau V6 3.0 TDI, aidé par une hybridation légère, faisant bien mieux que son homologue essence !

Sur le papier, tout amateur de voiture sportive normalement constitué va voter des deux mains pour un modèle équipé d’un noble moteur essence, du « bio » sans suralimentation si possible, capable de chanter à plus de 7000 tr/mn. Le genre de caractéristiques qui échappent bien sûr complètement au monde plus roturier des diesels ! Seulement voilà, dans les faits, une fois que l’amateur en question est confronté à la dure réalité imposée par ceux qui nous gouvernent, qui ciblent à coups de taxes prohibitives les modèles émetteurs de CO2, il n’y a plus beaucoup de monde prêt à débourser autant pour se faire plaisir.

L’Audi SQ5 de seconde génération, qui a délaissé le V6 diesel au profit d’un V6 TFSI (essence) de 354 ch en a fait brutalement les frais, ses ventes s’étant littéralement effondrées chez nous. Le malus de 9 660 € y est sans doute « un peu » pour quelque chose… Audi, très pragmatique malgré l’actuel et ridicule « diesel bashing », fait donc machine arrière et réintroduit un V6 TDI sous le capot, par nature bien moins générateur de CO2. Faut-il le regretter ? Non, absolument pas !

Audi SQ5 TDI2
Après avoir tourné au super dans l’anonymat le plus complet, le SQ5 de seconde génération revient aux affaires en s’abreuvant, à nouveau, au gasoil. De quoi booster les performances et les finances !

Déjà, s’il y a bien un constructeur qui a su briller sur les circuits avec des diesels, c’est bien Audi, plusieurs fois vainqueur au Mans avec cette technologie. Et dans le cas présent, ce nouveau SQ5 doté d’un bon vieux V6 3.0 TDI est, comme le SQ7, électrifié par un petit moteur. Juste ce qu’il faut (7 kW), pour entraîner son compresseur. Les résultats sont détonants, ce SQ5 délivrant 347 ch et 700 Nm de couple disponible de 2500 à 3100 tr/mn.

Malgré cette plage d’utilisation un peu courte, ce SQ5 accusant tout de même 1980 kg sur la balance s’avère plus performant que son homologue essence. Ainsi, grâce à une boîte Tiptronic à 8 rapports dégainant plus vite que son ombre, le 0 à 100 km/h est couvert en seulement 5,1 secondes (5,4 sec en TFSI), la vitesse de pointe restant bêtement bridée à 250 km/h. Mais outre une sonorité rauque très agréable, proche d’un bon gros V8, sa plus belle performance est la consommation moyenne annoncée par Audi, de l’ordre de seulement 6,6 l/100 km. De quoi rouler vite et longtemps entre 2 pompes, le réservoir contenant 70 litres !

Le beurre et l’argent du beurre

Bon, dans les faits, on aura consommé exactement 9,2 l/100 km, le tout en conduisant sportivement, ce qui reste toujours bien 5-6 litres de moins qu’avec le V6 TFSI. Un miracle que l’on doit au meilleur rendement énergétique du diesel par rapport à l’essence, mais aussi à cette hybridation légère. Car en plus de son compresseur, ce SQ5 est équipé d’un alterno-démarreur électrique intégré à un système secondaire 48V alimenté par une petite batterie lithium-ion de 10 Ah installée dans le coffre.

Le SQ5 combine style chic et sportif, en adoptant ce qu’il faut, là où il faut, pour se distinguer, comme ses coques de rétroviseurs en aluminium brossé.

A la décélération, entre 55 et 160 km/h, la mécanique peut ainsi récupérer de l’énergie, mais également fonctionner en roue libre ou rester au ralenti selon le mode de conduite sélectionné. De quoi grapiller 0,7 l/100 km, ce qui se ressent sur les rejets de CO2 mesurés à l’échappement, ces derniers étant de 172 à 177 gr/km (homologation en cours).

Non content d’être plus écolo, ce SQ5 est aussi rigolo à piloter, puisqu’il est équipé de série d’une transmission intégrale quattro adaptative. Par défaut, cette dernière envoie 60% du couple aux roues arrière. Et selon les conditions, elle peut en envoyer jusqu’à 85% à l’arrière ou jusqu’à 70% sur le train avant. Mieux encore, un différentiel arrière « sport » optionnel permet de rendre l’engin encore plus dynamique en courbe.

Dynamique mais pas inconfortable, une suspension adaptative étant livrée de série (suspension pneumatique en option), avec de nombreux autres équipements destinés à renforcer son exclusivité. Et son agilité, les roues arrière directrices permettant de le transformer en centrifugeuse étant également proposées

Mais côté look, à l’instar des autres Audi siglées « S », ce SQ5 brille d’abord par sa relative sobriété, en se contentant d’adopter de belles jantes de 20 pouces, des rétros en alu brossé et des boucliers spécifiques ou encore des sièges « sport » en cuir et alcantara à l’intérieur.

Dommage que ce modèle finalement plus chic que sportif sur la forme n’ait pas profité de cette occasion pour rendre apparent ses sorties d’échappement, qui restent toujours masquées dans le bas du bouclier.

Il n’empêche, avec un agrément en hausse, mais également des rejets et un malus en fortes baisses (de 5340 à 6553 €), il n’en faut pas plus pour redorer le lustre de ce SQ5, parfaitement calibré pour satisfaire les gros rouleurs exigeants. Et accessoirement fortunés, ce SUV s’affichant à un tarif de base estimé à 77 200 €…

L’avis d’Avus

Avec ce formidable SQ5, sobre, véloce, et taillé pour les voyages au long cours, Audi prouve avec brio que non seulement que le diesel n’est pas mort, mais surtout que ce type de moteur sied merveilleusement bien aux grandes routières et aux SUV.

L’intérieur du SQ5 bénéficie de série d’un équipement très complet, mais aussi de détails qui font la différence, comme les sièges sport en cuir et alcantara. Les sièges en cuir intégral sont en option.

Une véritable démonstration de force de la part du TDI, au moment même où le constructeur tente de nous faire prendre des vessies pour des lanternes en présentant l’e-tron quattro électrique comme le SUV du futur. Curieuse époque !

Fiche Technique

On aimeOn aime moins
Agrément de conduite évidentPrix dissuasif
Performances élevées, consos maîtriséesOptions chères et nombreuses
Efficacité- confortLook plus chic que sportif
Présentation-finitionPoids élevé
  • Moteurs : 6cyl. en V, biturbo diesel et common rail, 2967 cm3
  • Puissance (ch à tr/mn) : 347 à 3850
  • Couple (Nm à tr/mn) : 700 à 2500
  • Transmission : aux 4 roues (quattro)
  • Boîte : Tiptronic à 8 vitesses
  • Freins : 4 disques ventilés
  • Pneumatiques : 255/45 R 20 (AV et AR)
  • L x l x h (en m) : 4,67 x 1,89 x 1,64
  • Volume du coffre (en L) : 510
  • Poids à vide (kg) : 1980
  • 0 à 100 km/h (sec) : 5,1
  • Vitesse maxi (km/h) : 250

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