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Découverte D’Ieteren : Une bonne histoire belge !

Plus belge que D’Ieteren, tu meurs ! D’Ieteren, c’est la formidable réussite d’une saga familiale, entièrement dévouée à l’automobile. Aux Volkswagen en particulier, et de facto, aux marques satellites du géant allemand, ce qui implique Audi. Découverte de la fantastique « galerie », qui illustre au mieux cette belle histoire belge…

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Le siège de D’Ieteren, toujours basé au 50 rue du Mail à Bruxelles, abrite la fameuse « Gallery »…

Si les incontournables histoires belges vous font rire, celle-ci devrait plutôt vous faire rêver. D’Ieteren est, au royaume de Belgique, une véritable institution tournée autour de l’automobile depuis… plus de 2 siècles ! C’est d’abord le triomphe d’une famille, toujours aux commandes de l’entreprise, qui en est à la 7ème génération. Les origines remontent à 1805, date officielle à laquelle Jean Joseph D’Ieteren fonde l’entreprise. Bien sûr, au tout début, il n’est pas encore question de voitures, mais d’un élément pourtant essentiel : la roue ! Les « roues de la fortune » pour son fondateur, qui équipera grâce à son activité de charronnage les fiacres et hippomobiles du royaume. Si Jean Joseph mettra l’entreprise sur la voie du succès durable, en construisant par la suite d’élégants Tilburys (représentés symboliquement sur le logo de l’entreprise), les générations suivantes, incarnées par ses fils, Guillaume et Alexandre, sauront la faire perdurer et prospérer. D’Ieteren, c’est une affaire qui roule !Si les incontournables histoires belges vous font rire, celle-ci devrait plutôt vous faire rêver. D’Ieteren est, au royaume de Belgique, une véritable institution tournée autour de l’automobile depuis… plus de 2 siècles ! C’est d’abord le triomphe d’une famille, toujours aux commandes de l’entreprise, qui en est à la 7ème génération. Les origines remontent à 1805, date officielle à laquelle Jean Joseph D’Ieteren fonde l’entreprise. Bien sûr, au tout début, il n’est pas encore question de voitures, mais d’un élément pourtant essentiel : la roue ! Les « roues de la fortune » pour son fondateur, qui équipera grâce à son activité de charronnage les fiacres et hippomobiles du royaume. Si Jean Joseph mettra l’entreprise sur la voie du succès durable, en construisant par la suite d’élégants Tilburys (représentés symboliquement sur le logo de l’entreprise), les générations suivantes, incarnées par ses fils, Guillaume et Alexandre, sauront la faire perdurer et prospérer. D’Ieteren, c’est une affaire qui roule !

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Leurs propres enfants, Alfred et Emile, sentiront avant beaucoup le rôle majeur qu’allait jouer l’automobile toute naissante, en ce début de 20ème siècle. Pour s’adapter à ce virage technologique et culturel, ils installent leur nouveau siège ultramoderne au 50 rue du Mail, à Bruxelles… une adresse qui demeure toujours valable ! Les frères Lucien et Albert, qui succèdent à leurs pères, parviendront à transposer les multiples métiers liés aux hippomobiles à l’automobile, notamment en habillant de carrosseries spéciales des châssis nus directement livrés à l’entreprise. D’Ieteren pouvait se contenter de suivre les plans fournis par le carrossier attitré du client, ou être parfois force de proposition, en suggérant certains habillages imaginés en interne, dessinés de main de maître à la gouache par le talentueux Léon Goetgeluck. Ainsi, D’Ieteren sera amené à carrosser de prestigieuses Bugatti, Minerva, Hispano-Suiza, Isotta-Fraschini et autres Rolls-Royce pour de nombreuses têtes couronnées, à commencer par la Cour de Belgique. Mais les meilleures choses ont une fin, et la crise de 1929 changea durablement l’économie mondiale. Clairvoyant, Lucien D’Ieteren abandonna progressivement la carrosserie de grand luxe et le sur-mesure pour, au contraire, se concentrer sur la voiture populaire de grande série, telle que l’avait imaginé Henry Ford ou André Citroën. En parallèle, D’Ieteren a aussi du nez en assurant l’importation exclusive des Studebaker, assemblées directement sur place dans l’usine de Forest (Bruxelles) appartenant à D’Ieteren, ceci afin de contourner de lourds droits de douane.

Motoriser la Belgique

Le coup de génie viendra en 1948, une année faste et historique, avec la signature de l’importation exclusive, pour la Belgique, d’une certaine Volkswagen Coccinelle, et même d’une jeune marque naissante du nom de Porsche. D’Ieteren a su parfaitement négocier le délicat virage de l’après-guerre, au point de placer l’entreprise sur une trajectoire ascendante. Pierre, le fils de Lucien, capitalisa sur ce succès, en modifiant dès 1954 les chaînes d’assemblage des Studebaker au sein de son usine de Forest, au profit des Coccinelle. Bonne pioche, car plus d’un million d’exemplaires seront fabriqués en Belgique jusqu’en 1970, année où D’Ieteren revend son usine au groupe Volkswagen. Une usine sans cesse modifiée, toujours exploitée par le géant de Wolfsburg, qui y produit désormais l’Audi e-tron quattro, après y avoir assemblé les petites A1. Roland, fils de Lucien, héritera de son père le sens des affaires et une vraie passion pour l’automobile. Mais avant de dessiner sa propre voiture, la Nerreti, un joli coupé sport bâti sur un châssis de… Coccinelle, Roland devra faire ses preuves en débutant comme simple stagiaire dans l’entreprise ! Roland ne prendra les commandes qu’à partir de 1975, après le décès accidentel de son père, et il saura se retourner sur le formidable héritage laissé par ses aïeux, en créant la « D’Ieteren Gallery ». Ce conservatoire rassemble, à travers une sublime collection comprenant fort logiquement quelques Audi et Auto Union d’exception, près de 200 ans d’histoire de cette saga familiale hors-norme (voir encadré).

Aujourd’hui, D’Ieteren est un véritable empire distribuant, en exclusivité pour la Belgique, les motos Yamaha (depuis 1975), mais bien sûr toutes les marques du groupe Volkswagen, y compris Bentley, Lamborghini et Bugatti. En clair, près d’une voiture neuve sur trois vendue en Belgique l’est par D’Ieteren ! Mieux, l’entreprise saura même se diversifier, tout en restant dans l’automobile, en rachetant successivement ces dernières années Avis Europe, et même Belron, un groupe qui comprend notamment la marque Carglass, leader dans le remplacement des pare-brises. Aujourd’hui, la « petite » entreprise familiale a une vraie dimension internationale : elle emploie plus de 14 000 salariés, répartis de l’Amérique du Nord à l’Afrique (dans l’ex Congo Belge), et ce, jusqu’au Moyen-Orient en passant par l’Asie ! Charge aux enfants D’Ieteren d’apprendre de leurs ancêtres, et de défricher les codes de la mobilité du futur. Du 50 rue du Mail aux e-mails électroniques, il n’y a finalement qu’un pas…

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Merci à Olivier Van Boeckel, conservateur de la Gallery, pour sa passion communicative et son accueil chaleureux, ainsi qu’à Catherine Rommelaere, archiviste de D’Ieteren.


Porsche, Volkswagen, Skoda, Audi et les autres…

Olivier Van Boeckel, gardien du temple “la Gallery D’Ieteren”, insiste en précisant qu’il ne s’agit pas d’un musée, mais d’un lieu privé inauguré en 2005. Mais la « Gallery », qui alimente régulièrement en voitures d’exception des événements automobiles historiques (Goodwood…), peut néanmoins se visiter, à condition de faire partie d’un groupe et de payer le guide 100 €. Question : à partir de combien de personnes peut-on considérer qu’il y a un groupe ? « A partir de 2 personnes, c’est déjà un groupe ! » me répond avec malice mon guide ! En clair, la somme de 100 € est à diviser par le nombre de visiteurs. Croyez-moi, cette visite vaut le détour. Plus que la quantité, c’est la qualité qui prime, avec une visite qui se fait logiquement chronologiquement, après un passage par le show-room Bugatti… qui serait le plus grand d’Europe ! On y découvre donc les premières roues en bois, façonnées dès 1805 par le fondateur Jean Joseph D’Ieteren, pour rapidement survoler le monde hippomobile, avant d’embrasser l’automobile d’avant-guerre, à travers l’exposition de carrosseries sur-mesure. L’émerveillement guette, avec de sublimes réalisations exclusives, habillant de prestigieux châssis, Mercedes comprises. Puis, après l’aventure américaine Studebaker, on bascule dans l’après-guerre avec l’incroyable saga Volkswagen. Du prototype de la Coccinelle imaginé en 1934 par Ferdinand Porsche, aux premières Porsche conçues dès 1948, il y a déjà de quoi se rincer l’œil. Et même de rester étonné face à de méconnues réalisations plus ou moins artisanales réalisées sur base Coccinelle, pour le Brésil notamment, sans oublier la fameuse Nerreti signée par Roland D’Ieteren. Vient ensuite le vaste espace dédié aux Auto Union et leurs dérivés. Les Horch, DKW, Wanderer et autres NSU sont en bonne place, mais la voiture qui retient toute l’attention est incontestablement l’Auto Union Type A Grand Prix de 1934, véritable joyau de la collection. Et pourtant, il y a « du lourd », dont une Sport quattro (214 exemplaires), mais aussi des voitures de Supertourisme (Audi 80 et V8 ex-Dubois Racing) sans oublier l’improbable torpédo de course « Liselotte » des années 20, envié même par Audi Tradition. Alors si vous passez par Bruxelles, ne vous limitez pas à déguster une « bière-moules-frites » sur la Grande Place, et foncez au 50 rue du Mail, admirer la Gallery D’Ieteren !

Infos au olivier.van.boeckel@dieteren.be

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