Essais

Audi Q7 45 TDI 2020

New look

Apparue en 2015, la seconde mouture du grand SUV Q7 a plus convaincu par ses qualités dynamiques et sa finition au-dessus du lot, que par son aspect de panzer. Cette version profondément restylée, gagne enfin en finesse, tout en maintenant son avance technologique. Un new look pour une nouvelle vie ?

Par Joseph Bonabaud, photos DR

En bref
Restylage de la seconde génération de Q7
Tableau de bord numérique et tactile provenant du Q8
Version hybride rechargeable annoncée
Modèles proposés : 45 et 50 TDI (231 et 286 ch) et 50 TFSI (340 ch)

New Q7

« Les stylistes se sont visiblement inspirés du dernier Q8, ce qui est plutôt de bon augure ! »

Audi s’est attaqué à la niche juteuse des SUV par le haut, en lançant avec succès son premier Q7 dès 2006, un engin haut de gamme bien plus glamour qu’un monospace, pouvant embarquer jusqu’à 7 occupants. Depuis, cette niche est devenue un véritable marché, et même parmi les modèles « king size » premium, la concurrence fait désormais rage. Outre l’indémodable et très chic Range Rover, toujours un peu au-dessus de la mêlée, on trouve les Mercedes GLE et GLS, les BMW X5 et même X7, ou encore les plus décalés Volvo XC90 ou Lexus RX 450hL. Des engins spacieux offrant jusqu’à 7 places, qui mettent tous en avant un certain confort, une dotation pléthorique et un art de vivre.

Evidemment, ici plus qu’ailleurs, le design a une importance prépondérante. Bien sûr, les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas, mais on est bien obligé d’en parler !Force est de reconnaître que l’actuel Q7 de seconde génération, commercialisé en avril 2015, n’a jamais été dans ce domaine, de notre point de vue, très convaincant. Son style massif et un brin maladroit est plus proche de celui d’un « panzer divizion » que d’un élégant SUV familial. D’ailleurs, le meilleur aveu vient sans doute de ce premier restylage, vraiment perceptible sur la forme. Et la source d’inspiration est évidente, puisque les stylistes se sont visiblement inspirés du dernier Q8, ce qui est plutôt de bon augure.

Le style lourd et indigeste du Q7 est enfin plus agréable grâce à ce profond restylage qui porte notamment sur la face avant et l’arrière. L’inspiration du Q8 est perceptible…

Opération séduction

Pour se donner un vrai coup de jeune, le Q7 s’est offert une bonne séance de maquillage. Et une fois n’est pas coutume, les changements sont notables. Aucune chance, en effet, de confondre ce Q7 « millésime 2020 » avec son prédécesseur. Pourtant, côté gabarit, il reste tout aussi « maousse costaud », en se permettant même de gagner 11 mm en longueur, pour atteindre désormais 5m06, soit 7 cm de plus qu’un Q8, qui n’a pourtant rien d’une demi-portion. Malgré cette légère inflation, le Q7 réussit le tour de force de paraître aminci et plus élancé, une prouesse que l’on doit d’abord au profond travail effectué sur la face avant. La grande calandre singleframe octogonale, toujours fidèle aux avant-postes, paraît plus fine en gagnant 6 grandes lamelles verticales, tandis que les admissions d’air latérales, creusées dans le bas du bouclier, paraissent plus agressives que jamais.

L’autre élément remarquable passe par le nouveau « regard » de la voiture, bien plus expressif qu’auparavant, avec des contours redessinés présentant un léger décroché. Des projecteurs ciselés comme des diamants, pouvant recevoir en option la technologie Matrix LED avec éclairage laser. De profil, ce grand SUV met un peu plus l’accent sur son côté baroudeur, en gagnant un bas de caisse retravaillé, tandis que l’arrière apparaît comme transfiguré en recevant un inédit jonc chromé horizontal façon A8, faisant cette fois le lien entre les feux, eux aussi dotés d’une signature lumineuse revue et corrigé. Ces modifications sont encore mieux mises en valeur lorsque la voiture adopte la finition S line, qui se distingue par sa sportivité, les grosses jantes de 19 pouces étant ici livrées de série.

Du bout des doigts

En pénétrant à bord, on mesure tout de suite l’énorme travail accompli par les stylistes d’Audi. Ils ont « nettoyé » la planche de bord, en supprimant tous les boutons physiques. Nos fidèles lecteurs (et habitués de la marque), reconnaîtront sans peine les interfaces présentes sur les derniers modèles, à commencer par le Q8. Du coup, tout se pilote désormais du bout des doigts sur deux larges écrans numériques tactiles à retour haptique (une vibration est émise pour valider chaque opération) de 8,8 pouces chacun, en complément du désormais classique cockpit virtuel. C’est très beau, très techno, assez intuitif à l’usage, mais mieux vaut éviter d’aller manger dans un fastfood avant de prendre la route !

Q7 en roulant
Avec ses V6 diesel pleins de couple dès les plus bas-régimes, le Q7 offre un bel agrément de conduite tout en soignant sa consommation. Avec un plein, il est possible de parcourir plus de 1300 km !

Et ce d’autant plus que ce nouveau Q7 se laisse également conduire « du bout des doigts » ! Car Audi en a profité pour considérablement améliorer les caractéristiques dynamiques de la suspension. Déjà impérial en configuration de base, le Q7 propose, en option, une stabilisation électromécanique active du roulis. Les stabilisateurs réglables réduisent les mouvements du véhicule sur les routes accidentées lorsque vous conduisez en ligne droite. En haussant le rythme, l’accent est mis sur une compensation optimale du roulis pour que la voiture vire à plat. Une direction dynamique est aussi disponible, ainsi que les roues arrière directrices. Celles-ci tournent jusqu’à 5 degrés dans la direction opposée à basse vitesse, ce qui augmente l’agilité. En revanche, sur l’autoroute, ces roues sont légèrement orientées dans la même direction pour favoriser la stabilité.

Autant dire que, lorsque vous cochez toutes les bonnes cases comme sur notre modèle d’essai, le Q7 devient vient une vraie centrifugeuse si vous trouvez une route dégagée adaptée à son gabarit ! Mais malgré ce dynamisme étonnant, il n’a rien d’un engin tape-cul. Ce Q7 se montre très confortable et équilibré avec un excellent confort de roulement sur autoroute, en particulier en combinaison avec la suspension pneumatique adaptative (livrée de série sur les modèles à 7 places).

Q7

Elle offre également une garde au sol variable qui, avec sa transmission quattro standard, la rend particulièrement efficace en tout-terrain. Le mode tout-terrain qui convient peut être verrouillé via le système Audi drive select, qui comporte 7 profils. Et comme à l’accoutumé, certains d’entre eux sont spécifiquement dédiés à la route ! Cela tombe bien dans la mesure où ce Q7 a toutes les caractéristiques d’un voyageur au long cours…

Voyage classe Affaire

A bord du Q7, le luxe se mesure dans le contenu technologique offert, mais aussi la qualité des assemblages, le soin des matériaux sélectionnés, l’espace offert à bord, le confort de l’amortissement et la noblesse des moteurs proposés. En attendant un retour annoncé du très méchant SQ7 (V8 TDI de 435 ch !), Audi commence de façon plus mesurée, quoique les blocs proposés feraient déjà figure de très haut de gamme chez n’importe quel constructeur français ! Ainsi, le Q7 est décliné en 45 et 50 TDI, l’incontournable V6 3.0 diesel, développant respectivement 231 ch et 286 ch, étant ici de la partie.

Le Q7 est l’un des rares engins à offrir jusqu’à 7 vraies places, et à se poser en alternative valable aux grands monospaces. Revers de la médaille, ce gabarit très généreux formaté pour les USA n’est pas adapté aux centres des villes historiques et aux petites routes européennes…

Un seul moteur essence est prévu (55 TFSI), en fait un anecdotique V6 3.0 de 340 ch promis à faire de la figuration chez nous pour cause de malus assassin, ce qui ne sera pas le cas de la très attendue version hybride rechargeable. Baptisée 55 TFSIe, celle-ci associera un moteur 2.0 TFSI à un bloc électrique pour une puissance cumulée de 367 chevaux. Du côté de la batterie, on s’attend à un pack de 14,1 kWh, soit curieusement moins que les 17,3 kWh proposés par l’ancienne version (un Q7 e-tron qui disposait d’un diesel !), pour une autonomie électrique théorique de 40 kilomètres en cycle WLTP.Outre cette version « plug-in », promise à un bel avenir commercial auprès des flottes, l’hybridation légère (mildhybrid) est déjà de la partie sur tout le reste de la gamme pour gratter ci et là quelques grammes de CO2 et rendre les malus plus digestes.

Loin de moi l’idée de vouloir faire mon « Michel Chevalet », mais sachez tout de même que son composant central, l’alterno-démarreur, alimente un système électrique de bord de 48 volts dans lequel une batterie au lithium-ion compacte stocke l’énergie. Lors du freinage, l’alterno-démarreur peut ainsi récupérer jusqu’à 8 kW de puissance et la renvoyer à la batterie.

Si le conducteur retire son pied de l’accélérateur à une vitesse comprise entre 55 et 160 km/h, l’Audi Q7 récupère de l’énergie, roule au ralenti ou avance en roue libre jusqu’à 40 secondes avec le moteur éteint. Lorsque le conducteur appuie à nouveau sur l’accélérateur, l’alterno-démarreur redémarre le moteur plus rapidement et délicatement qu’un démarreur conventionnel. Bien sûr, ce qui est génial, est que tout ceci se fait de façon totalement transparente pour l’utilisateur.

L’intérieur se met « à la page », en adoptant le mobilier tactile et numérique introduit sur les récentes hauts de gamme Audi.

Ce qui ne l’est pas, est le réel bien-être procuré par ces voyages en « classe affaire », et ce, quelque que soit le moteur sélectionné. Bien sûr, le mastodonte Q7 n’étant pas un poids-plume malgré un large recours à l’aluminium, mieux vaut opter pour un bloc « qui en a dans le ventre ». Pour ce premier contact effectué rapidement sur les routes étroites de l’Irlande, nous nous sommes focalisés sur les incontournables 3.0 TDI. Si la version 45 TDI de 231 ch nous a paru ne manquer de rien, et être déjà suffisante à l’usage, la 50 TDI de 286 ch apporte un gain évident de vitalité, notamment lors des relances dès les plus bas-régimes, chose appréciable lors d’un dépassement. Du coup, quitte à se soulager de 80 000 € minimum – car même si les tarifs définitifs ne sont pas encore communiqués, c’est qu’il vous en coûtera pour un Q7 bien doté – autant opter pour cette version !

L’avis d’Avus

A l’instar des grands vins, le Q7 semble se bonifier avec les années qui passent ! La première mouture pouvait, à bien des égards, être comparée à une bonne Charentaise, c’est-à-dire qu’elle est moche à l’extérieur, mais convaincante et très agréable à l’intérieur ! Ce second opus, sans être un canon de beauté, offre enfin le sex-appeal qui manquait, mais sans se départir de ses qualités premières, au contraire, puisqu’il les améliore ! Car ce Q7 « Mk2 », bien plus séduisant sur la forme, gagne encore en présentation, mais surtout en dynamisme de conduite. Vivement le retour du très dynamique SQ7 pour en profiter pleinement !

On aimeOn aime moins
Style enfin plus digesteGabarit inadapté aux petites routes et parkings étroits
Intérieur transfiguré, mis à la pagePrix et malus décourageants
Dynamisme étonnantGestion de la boîte un peu lente au démarrage
Vrai SUV 7 places
  • Moteur : V6 turbo diesel avec rampe commune et micro-hybridation 48V, 2967 cm3
  • Puissance (ch à tr/mn) : 231à 3250
  • Couple (Nm à tr/mn) : 500 à 1750
  • Transmission : aux 4 roues (quattro)
  • Boîte : Tiptronic à 8 vitesses
  • Freins : 4 disques ventilés
  • Pneumatiques : 235/65 R 18 (AV et AR)
  • L x l x h (en m) : 5,06 x 1,97 x 1,74
  • Coffre(litres) : 890 à 2075
  • Poids à vide (kg) : 2150
  • 0 à 100 km/h (sec) : 7,1
  • Vitesse maxi (km/h) : 229
  • Rejets de CO2 (g/km) : de 172 à 179 selon taille des roues

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