Sans plomb… et sans malus !
Récemment restylée, l’A3 revient en pleine forme sur notre marché, grâce à des versions TFSIe hybrides-rechargeables permettant d’échapper à des malus devenus rédhibitoires. De quoi rouler sereinement au sans-plomb… et sans malus !
Par Joseph Bonabaud, photos Tibo
En bref
Nouvelle A3 40 TFSIe
Batterie de 25,7 kWh, autonomie WLTP de 142 km
Prix (à partir de) : 47 900 € en finition Design, aucun malus
L’A3 est un peu une pionnière en matière d’électrification partielle chez Audi, puisque la génération précédente avait déjà eu droit à une version « e-tron », finalement rebaptisée TFSIe. Avec une puissance cumulée de 204 ch, la compacte BCBG d’Audi faisait bonne figure sur le strict plan des performances, mais faute de batterie à la capacité assez grande, son autonomie en mode électrique, se bornant à une quarantaine de kilomètres, limitait quelque peu son intérêt. La génération actuelle ne pouvait que progresser sur ce plan, et la « phase 1 » (avant le restylage), marquait déjà des avancées significatives en disposant d’une batterie de plus grande capacité, de 13 kWh, autorisant plus de 50 km en mode « zéro émission ».
› Sur la forme, pas grand-chose de neuf sous le soleil, le style de cette A3 évoluant par petites touches. En revanche, question technologie, cette version PHEV amorce une révolution !
Mais avec cette « phase 2 », dotée cette fois d’une grosse batterie de 25,7 kWh, notre A3 Sportback 40 TFSIe annonce carrément jusqu’à 142 km en mode électrique, selon le cycle mixte WLTP. Un cycle d’homologation qui est, on le sait, très favorable à ce type de motorisation. Aussi, nous allons voulu voir ce qu’il en était « dans le vraie vie ». Et même davantage, en roulant volontairement des centaines de kilomètres, batterie vide, pour voir la consommation réelle dans les conditions les plus défavorables. Car, n’oublions pas que l’intérêt d’une hybride rechargeable réside dans le fait de recharger les batteries aussi souvent que possible… chose évidente que peu d’utilisateurs font !
Une compacte branchée
Parmi les berlines compactes premium, l’A3 qui a inventé le genre dans cette catégorie fait, depuis 1996, figure de référence, au grand dam de ses challengers Mercedes Classe A et BMW Série 1. Un succès mérité, car ce concentré du savoir-faire Audi a su évoluer et se renouveler, en musclant son jeu pour satisfaire les plus exigeants (S3 et RS3), mais aussi en se dédoublant en une agréable berline 3 volumes. Mais pour bénéficier de cette version « branchée », il faudra obligatoirement opter pour la plus classique Sportback à hayon, la version de loin la plus répandue en Europe (4m35). Notre version d’essai est donc une A3 Sportback, en finition S line, dans sa version PHEV d’entrée de gamme 40 TFSIe, qui développe toujours, comme son ancêtre, quelques 204 ch (et 350 Nm) en puissance combinée, une version de 272 ch (plus chère de 4050 €) étant aussi disponible.
› Cette A3 offre désormais, grâce à sa batterie de grande capacité, une belle autonomie en mode électrique de plus de 120 km. Qui dit mieux ? Personne !
En plus de sa grosse batterie, parfaitement intégrée sous la banquette mais aussi sous le plancher du coffre (réduisant son volume de 100 dm3), cette A3 PHEV peut compter sur un 4 cylindres 1,5 litres turbo de 150 ch, et sur un moteur électrique développant l’équivalent de 116 ch (et 330 Nm), le tout étant accouplé à une boîte S-tronic à 6 rapports. Mais l’évolution la plus notable est que, désormais, la batterie tolère des recharges rapides de 50 kW sur des bornes DC, permettant, grâce à sa prise Combo CCS, de passer de 0 à 100% en à peine 26 minutes. Une telle charge éclair étant facturée près de 15 € sur autoroute, cela ne reste en revanche pas rentable car cette A3 – vous le verrez plus loin – sait rester frugale lorsqu’elle se contente de siroter exclusivement du carburant. En clair, si vous achetez cette A3, vous aurez tout intérêt à effectuer les recharges à votre domicile. Un rapide mot enfin sur l’intérieur, un peu plus valorisant depuis le restylage, la planche de bord gagnant des inserts chromés sur les contours, et une nouvelle commande de boîte de type bouton-poussoir. Et en tant que version hybride, l’instrumentation est ici, bien sûr, spécifique, en affichant notamment l’autonomie en électrique, mais aussi en thermique, tandis que le GPS indique les bornes de recharge les plus proches. De quoi parcourir sereinement plus de 600 km avec les pleins.
› Les retouches effectuées à l’intérieur sont encore plus discrètes que sur la carrosserie. L’ergonomie est bien pensée, et la finition convaincante.
Le meilleur des 2 mondes
C’est, batterie chargée à bloc, que nous quittons la capitale. Notre parcours d’essai type mixte de la ville, mais aussi de la voie rapide (et même de l’autoroute) et des départementales. Sans s’astreindre à pratiquer une quelconque éco-conduite pénible, nous avons pu parcourir 122 km avec une seule charge avant que le bloc thermique ne se réveille. Même si cela reste sous les valeurs annoncées par Audi, il est clair que cette A3 fait désormais figure de référence en la matière, et peut s’envisager au quotidien pour les trajets domicile-travail sans jamais consommer de carburant. A condition, bien sûr, de recharger chaque soir chez soi ! Après, batterie vide (mais elle ne l’est jamais complétement), notre A3 se comporte comme une full-hybride, à la manière d’une Toyota Prius. En clair, à allure modérée, elle puise dans ce qu’il reste de disponible dans sa batterie pour se mouvoir en électrique et, dès que possible (freinage, levés de pied à l’approche d’un rond-point…), elle fait en sorte de récupérer l’énergie pour la régénérer.
› Bien qu’assez lourde, l’A3 40 TFSIe propose une conduite enjouée, signe que rouler écolo n’est fort heureusement pas toujours ennuyeux.
Même dans ces conditions peu favorables, cette A3 demeure sobre comme un chameau, puisque nous avons constaté une moyenne très avantageuse de 6,6 l/100 km, avec à peine 5 l/100 km en ville, et un peu plus de 7 l/100 km sur autoroute. Un diesel n’aurait guère fait mieux ! Evidemment, passer de l’électrique au mode thermique se fait automatiquement de façon totalement transparente pour l’utilisateur. Très douce de fonctionnement, silencieuse de surcroît, cette A3 demeure plaisante à mener grâce à sa direction progressive à démultiplication variable (option à 300 €), même si sa masse plus élevée (1675 kg) se fait parfois sentir dans les courbes et virages abordés un peu vite. Pas de quoi déstabiliser notre A3 qui, malgré l’absence de transmission intégrale quattro, demeure toujours sûre et efficace, en s’agrippant au bitume.
Outre ce comportement plaisant, qui ne nuit en rien au confort malgré la monte de jantes de 18 pouces et d’une suspension classique, cette A3 « écolo » sait aussi dispenser un vrai agrément de conduite en dispensant des relances très favorables (0 à 100 km/h en 7,4 sec), la vitesse de pointe, plus anecdotique, étant annoncée à 225 km/h. Bien sûr, on n’a pas affaire pour autant à une GTI, mais cette A3 ne donne jamais l’impression de se traîner. Dommage que cette A3, qui offre le meilleur des deux mondes, facture au prix fort toutes ces belles qualités, puisqu’elle s’affiche à partir de 47 900 € en « Design », et à 51 850 € en finition « S line », un prix qui approche vite les 60 000 € en faisant le plein d’options comme sur notre modèle d’essai (peinture bleus Ascari à 900 €, Pack Navigation plus avec MMI touch à 1350 €, Phares Matrix LED à 850 €, pack esthétique noir à 840 €, hayon à ouverture électrique à 450 €…). Petite consolation :
cette A3 PHEV échappe à tout malus, que ce soit sur le CO2 ou au poids…
› Rouler en hybride rechargeable à du sens si on pense à recharger dès que possible.
L’avis d’Avus
Vendue en neuf au minimum 8820 € de plus qu’une A3 35 TFSI normale (avec un TFSI micro-hybridé de 150 ch), cette A3 40 TFSIe ne présente finalement que peu d’intérêt si vous êtes un simple particulier, ce surcoût étant trop significatif pour espérer le rentabiliser rapidement. En revanche, au jeu de notre fiscalité devenue folle, cette A3 PHEV qui échappe pour l’instant à tout malus malgré ses 204 ch représente une vraie opportunité dans le cas d’un achat par une entreprise. A méditer…
« Il est clair que cette A3 fait désormais figure de référence en la matière, et peut s’envisager au quotidien pour les trajets domicile-travail sans jamais consommer de carburant. »
On aime:
• Autonomie en électrique convaincante
• Sobriété au quotidien même batterie vide
• Agrément de conduite
• Aucun malus
On aime moins:
• Prix élevés
• Volume du coffre en baisse de 100 litres
Fiche technique Audi A3 40 TFSIe Sportback:
Moteur : 4 cyl. en ligne essence turbo, 1488 cm3
Puissance (ch à tr/mn) : 150 + 116 (204 ch en cumulé)
Couple (Nm à tr/mn) : 350 (en cumulé)
Transmission : boîte S-tronic à 6 rapports, aux roues avant
Dimensions (L x l x h en m) : 4,35 x 1,82, x 1,44
Capacité du réservoir (en litres) : 40
Pneus AV-AR : 225/40 R 18
Poids à vide (kg) : 1675
0 à 100 km/h (sec) : 7,4
Vitesse maxi (km/h) : 225
Rejets de CO2 (g/km) : de 6 à 10