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Audi A5 Avant 2.0 TFSI quattro 204 ch, Ne m’appelez plus A4 !

Après 20 ans de bons et loyaux services, l’A4 s’est retirée pour laisser place à une A5, inédite du carter au pavillon. Je dis bien « carter », car pour respecter la nouvelle nomenclature Audi, les chiffres impairs désignent désormais les modèles thermiques. Ce qui est le cas de cette A5 Avant 2.0 TFSI de 204 ch…

Par Jack Seller, photos DR

En bref
Modèle A5 totalement inédit
Disponible en berline et en break Avant
Disponible en 2.0 TFSI 150 et 204 ch, 2.0 TDI 204 ch et V6 3.0 de 367 ch (S5)
Modèle essayé : A5 Avant 2.0 TFSI quattro 204 ch
Prix (à partir de) : 47 000 € en Avant 150 ch hors malus, 51 900 € en 2.0 TFSI 204 ch

Avant, l’A5 apparue en 2007 était d’abord un sublime coupé ou cabriolet 2 portes, décliné par la suite en version 5 portes Sportback, la plus traditionnelle A4 avec qui elle partageait sa plateforme et ses éléments techniques se cantonnant aux silhouettes plus classiques de berline et de break. Mais ça, c’était avant qu’Audi ne se lance dans un vaste « plan-produit » électrique, obligeant à repenser toute la gamme. Comme vous le savez sans doute, désormais, les modèles thermiques se voient attribuer les chiffres impairs, et les électriques les chiffres pairs, suivi du terme « e-tron ». Et en fonction des technologies employées, Audi a développé deux plateformes distinctes : une baptisée PPC pour les bons vieux blocs thermiques, et une autre nommée PPE, réservée aux modèles à « piles ». L’actuelle A4 âgée de 9 ans déjà arrivant en fin de carrière, elle se voit donc remplacer par une A5, qui inaugure justement cette nouvelle plateforme, conçue par ailleurs pour recevoir une électrification partielle en vue d’une hybridation PHEV (recharge sur borne). Il faudra s’y faire, mais faute de ventes suffisantes, les classiques coupés et cabriolets A5 que l’on adorait sont passés pour de bon à la trappe. Dommage pour une marque comme Audi qui a des ambitions « premium », car de telles déclinaisons restent toujours bonnes pour l’image… ce qui explique d’ailleurs pourquoi BMW et Mercedes les maintiennent au catalogue, eux !

Audi A5 Avant 2.0 TFSI quattro 204 ch

› Le Roi A4 est mort, vive le Roi… A5 ! Terminé les coupés et cabriolets, la nouvelle A5 reprenant le flambeau de l’A4, en berline « Sportback » et en break.

Voilà qui est dit. A partir de maintenant, la nouvelle A5 ne sera disponible qu’à travers deux déclinaisons moins exclusives : en version berline « Sportback », assez sportive d’aspect avec son hayon incliné parfaitement intégré, mais aussi en break « Avant », se caractérisant par un style particulièrement élégant et dynamique, une vraie tradition chez Audi. Pour ce premier essai, nous avons justement jeté notre dévolu sur cette dernière carrosserie, qui devrait représenter chez nous environ 70% du mix des ventes de la nouvelle A5. Et pour rester dans le gros des ventes, plus que l’élitiste version S5 mue par un noble V6 3.0 de 367 ch (bientôt à l’essai), où la « petite » 2.0 TFSI de 150 ch, nous avons pensé que la déclinaison de 204 ch serait idéale pour cette prise en main, sachant qu’un 2.0 TDI de même puissance (avec hybridation légère 48V) est aussi au catalogue. Voilà donc une parfaite version de milieu de gamme donc, disponible en simple traction avant ou, comme ici, en quattro, couplée d’office avec l’excellente boîte S-tronic à 7 rapports, cette transmission automatique douce et réactive étant la norme sur l’ensemble de la gamme A5.

Audi A5 Avant 2.0 TFSI quattro 204 ch

L’A5 Avant : un break tiré…A4 épingles !

Ce nouveau break s’étend sur 4m76 de longueur, ce qui représente tout de même 7 cm de plus par rapport à feu l’A4 Avant « B9 ». Une inflation sensible qui pourtant ne saute pas aux yeux, tant ce break à l’allure svelte et athlétique est bien proportionné. L’avant assez plongeant bénéficie d’optiques effilées cernant une calandre singleframe basse et élargie, tandis que la poupe reçoit un fin bandeau comportant à ses extrémités des feux OLED paramétrables. Ils peuvent en effet offrir jusqu’à 8 signatures lumineuses distinctes selon les souhaits du propriétaire. Au-delà de ce gadget qui sert surtout à flatter l’ego, ce détail en dit long sur le haut degré de raffinement technologique de cette auto. Cela se confirme d’ailleurs dès l’ouverture des portes. A l’instar du dernier Q6 e-tron (à l’essai dans ce numéro), la nouvelle A5 est également passée à l’ère « 2.0 », en adoptant une grande dalle incurvée séparée en 2 parties distinctes. Face au conducteur, il s’agit des compteurs paramétrables de 11,9 pouces inspirés de l’ancien cockpit virtuel, tandis que, juste à droite, au niveau de la console centrale, prend place un second écran, plus grand et tactile cette fois (de 14,5 pouces), dédié à l’infodivertissement. En complément, presque en enfilade, un troisième écran peut être installé devant le passager. Là encore, d’après nous, cet équipement optionnel tient du gadget pour geek et n’a pas de réelle utilité. A vous de juger ! Quoi qu’il en soit, tout ou presque est désormais numérique, et même si cet environnement high-tech reste assez facile à apprivoiser (quoique !), on regrette la simplicité offerte par de classiques boutons physiques.

Audi A5 Avant 2.0 TFSI quattro 204 ch

› Sans surprise, l’intérieur suit la tendance actuelle en multipliant les écrans, et ce, jusqu’au passager. Une mode qui passera ? Espérons-le, car cette débauche de technologie est souvent inutile… et chère.

La finition apparaît comme flatteuse, du moins en apparence, et notamment sur les parties hautes du mobilier. Plastiques moussés et assemblages rigoureux sont toujours de la partie, mais on trouve davantage de plastiques rigides dans les « parties basses », et pas sûr que le plastique laqué noir propre à la finition S line, sensible aux rayures et très salissant, reste joli bien longtemps. De même, Audi a fait quelques économies regrettables à ce niveau de gamme, comme par exemple l’absence de feutrine dans les bacs de portière, un revêtement pourtant standard à bord d’une simple Golf ! Question habitabilité, ce break profite de son gabarit plus généreux qui porte aussi sur l’empattement (2m89) pour offrir un bel espace aux places arrière. Mais mieux vaut considérer l’A5 Avant comme un break « 4+1 », la place centrale arrière étant vraiment étriquée et inconfortable. Quant au coffre, le hayon fortement incliné limite sa capacité à seulement 476 litres, un volume qui n’a rien d’exceptionnel qui chute même à 448 litres sur les versions quattro et hybrides. Si l’A4 Avant n’a jamais été considérée comme un break de « déménageur », il en va de même avec cette nouvelle A5. Reste à voir ce qu’elle vaut sur la route. Rien de tel qu’un essai sur les routes sinueuses de l’arrière-pays niçois pour juger sur pièces…

Audi A5 Avant 2.0 TFSI quattro 204 ch

De belles dispositions

Contact mis, le 2.0 TFSI se fait presque oublier, signe d’une très bonne insonorisation et de l’absence de vibration. En fait, au bout de seulement quelques kilomètres on perçoit les progrès accomplis par cette A5 par rapport à la dernière A4. Clairement, Audi a mis de l’argent là où ça ne se voit pas, mais tout cela se ressent à la conduite. La voiture est en effet bien plus silencieuse, ce qui peut inciter les mélomanes à investir dans l’excellente Hifi Bang & Olufsen optionnelle (1700 €), dotée même de haut-parleurs dans les appuie-têtes ! Et puis il y a ce châssis, remarquable de stabilité et d’efficacité, même sous la pluie. Bien sûr, notre finition S line dispose d’un châssis sport abaissé de 20 mm, mais aussi d’un amortissement piloté (optionnel), aidant en cela. Mais on sent le bon équilibre naturel de l’ensemble, bien servi par une direction consistante et informative, participant également au plaisir de conduite. Quant à la transmission intégrale quattro, dotée d’une répartition active du couple entre les essieux, elle s’est avérée être un allié de choix sur la route Napoléon, avalée à bon rythme malgré une pluie battante. Il est clair que cette A5 est bien née et présente de belles dispositions pour s’encanailler.

Audi A5 Avant 2.0 TFSI quattro 204 ch

› Cette nouvelle A5 devrait, à 70%, s’écouler en break. La ligne, très dynamique, privilégie le style à la capacité de charge, mais l’habitabilité est bonne pour 4 grands adultes.

On en vient à regretter que ce 2.0 TFSI de 204 ch ne se montre pas plus volontaire et expressif. Pourtant, avec 340 Nm de couple délivré dès 2000 tr/mn, il ne manque de rien, et se montre même plutôt volontaire à la tâche (0 à 100 km/h en 7,8 sec – 245 km/h). Si sa consommation moyenne peut flirter avec les 9 l/100 km en conduite dynamique, qui plus est sur une route de montagne, cette A5 se contente plutôt de 7,5 l/100 km dans des conditions plus classiques et apaisées. De toute façon, il y a fort à parier que rares seront les clients qui oseront s’aventurer plus haut dans la gamme, notre fiscalité punitive passant par-là, faisant de ce break non plus une voiture premium, mais une voiture de luxe. En effet, pour cette A5 Avant quattro facturée minimum 51 900 € avec ce moteur en finition « Design » (et à partir de 63 570 € en S line), il conviendra d’ajouter 4818 € de malus CO2 (rejets de 162 à 173 g/km selon équipement), mais aussi 2450 € de malus au poids (1840 kg). Tant qu’on y est, et pourquoi pas un malus selon la tête du client ? Je ne sais pas qui aura le courage et la volonté dans ce pays de réformer enfin cette fiscalité devenue honteuse, mais il est plus que grand temps que les choses changent. Ras le bol !

Audi A5 Avant 2.0 TFSI quattro 204 ch

› La nouvelle A5 offre des qualités dynamiques qui font plaisir à voir, bien épaulée par le tandem 2.0 TFSI – boîte S tronic. Dommage que notre fiscalité vienne gâcher à ce point la fête.

L’avis d’Avus

Audi n’y est pour rien dans les barèmes de notre fiscalité automobile, et c’est bien dommage car cette nouvelle A5 s’affiche pour une fois à des prix bien étudiés, rapportés bien sûr à son positionnement « premium » et ses prestations générales, de haute volée. Ainsi, en berline avec le « petit » 2.0 TFSI de 150 ch (que l’on vous promet d’essayer bientôt), la facture descend à 45 000 € pour la berline deux roues motrices (47 000 € pour le break), soit des prix comparables à ceux d’un… Renault Scénic électrique. Bien sûr, même sur cette entrée de gamme, Bercy vient prendre son aumône, en vous ponctionnant de 2544 € pour le CO2 et de 1850 € pour le poids (en plus bien sûr de 20% de TVA et d’une carte grise), signe qu’il s’agit bien là d’un impôt déguisé impactant le plus grand nombre, et pas seulement les vilaines sportives pour riches ! Une chose est sûre : l’A4 peut s’en aller tranquille, la tête haute, sa succession étant dignement assurée.

Audi A5 Avant 2.0 TFSI quattro 204 ch

« La transmission intégrale quattro, dotée d’une répartition active du couple entre les essieux, s’est avérée être un allié de choix sur la route Napoléon, avalée à bon rythme malgré une pluie battante »

On aime:
• Style réussi en berline comme en break
• Compromis confort / tenue de route
• Ensemble mécanique efficace et agréable
• Prix bien étudiés

On aime moins:
• Mécanique peu expressive
• Manque de raccourcis physiques en commandes
• Quelques détails intérieurs un peu « cheap »
• Fiscalité punitive

Fiche technique Audi A5 Avant 2.0 TFSI 204 ch quattro:
Moteur : 4 cylindres en ligne de 1984 cm3,
turbo et injection directe d’essence
Puissance : 204 ch à 4300 tr/mn
Couple : 340 Nm
Transmission : quattro, bva à 7 rapports
Dimensions (L x l x h) en m : 4m83 x 1m86 x 1m46
Poids : 1840 kg
0 à 100 km/h (sec) : 7,8
Vitesse maxi (km/h) : 245
Conso moyenne (WLTP) : 7,1 l/100 km
Rejets de CO2 : 162 à 173 g/km

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