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Contact A6 Avant 55 TFSIe, Perle noire

Les amateurs de perliculture recherchent tous les perles noires, plus rares que les blanches. Cette Audi A6 TFSIe, qui est une hybride rechargeable, est peut-être bien en automobile l’une de ces perles noires…

Par Thomas Riaud, photos Thomas Riaud

En bref

Version 55 TFSIe, hybride plug-in
Moteur 2.0 TFSIe + moteur électrique
Puissance cumulée de 367 ch
Performances : 0 à 100 km/h en 5,6 sec – 250 km/h

 

Il faudra s’y faire : l’électrification gagne peu à peu toute la gamme Audi. Bien qu’approchant l’âge de la retraite, l’A6 bénéficie de l’apport de la technologie hybride-rechargeable, c’est-à-dire qu’en plus d’un classique moteur essence, un 4 cylindres 2.0 TFSI de 265 ch, elle reçoit l’apport d’un bloc électrique synchrone à aimants permanents de 143 ch, permettant de délivrer 367 ch en puissance cumulée. C’est moins sexy qu’un bon vieux V6 ou V8 essence présenté comme ça, mais cela reste plus appétissant que ce que nous réserve la future A6 qui sera une e-tron, c’est-à-dire 100% électrique. Et puis il est toujours réjouissant, par les temps qui courent, de trouver une routière de ce calibre échappant à tout malus écologique.

Car par la magie du protocole d’homologation WLTP, cette grosse Audi ne rejette que de 28 à 32 g de CO2 au kilomètre, grâce à sa « pile » de 17,9 kWh, lui autorisant de couvrir une quarantaine de kilomètres sans consommer une goutte de sans-plomb. Comparé aux dernières hybrides plug-in que l’on trouve sur le marché, capables d’approcher les 100 km, ce n’est pas terrible, mais ce tour de passe-passe lui permet de revendiquer des consommations ridiculement basses, de l’ordre de… 1,2 l/100 km ! Ça, c’est dans le monde idéal d’Audi et des tests réalisés dans des conditions optimales, sur circuit fermé à allure constante sur un filet de gaz, avec une batterie chargée à bloc. Car dans la vraie vie, les choses diffèrent quelque peu…

Esprit de contradiction

On ne va pas vous faire l’affront de vous présenter l’A6 que vous connaissez déjà en long et en large. Disons que, pour faire bref, malgré son âge respectable elle demeure toujours aussi désirable, surtout comme ici en break Avant. Et côté technologies embarquées, elle reste là aussi dans le coup avec ses 3 écrans numériques. Mais cette A6 ici à l’essai, n’est pas à une ou deux contradictions près. Elle est longue (4m95), et a tous les attributs de la parfaite familiale, taillée donc pour les trajets longue-distance, mais elle est d’abord conçue pour briller en ville, en n’émettant aucun polluant. Et pour y parvenir, elle n’a d’autre choix que d’embarquer une grosse batterie, ce qui n’est pas sans conséquence sur la capacité du coffre. Vous trouvez ça idiot ? Nous aussi ! Inutile d’incriminer Audi, mais plaignez-vous plutôt auprès de nos chers dirigeants siégeant à Bruxelles, ces incapables n’ayant aucune compétence en automobile ayant décidé, d’un coup de plume, de rayer de la carte les moteurs thermiques. Fort heureusement, si cette A6 n’est pas la plus pertinente de la gamme (pour voyager vite et loin on n’a pas fait mieux que le V6 biTDI), elle dispose d’arguments très valables pour convaincre.

Déjà, il est vrai qu’en ville, pour se traîner la majeure partie du temps à 30 km/h (vitesse d’escargot contrainte par les radars ou les bouchons), on n’a pas besoin d’avoir plein de chevaux sous le capot. Evoluer dans un silence presque absolu est très reposant, et en plus, c’est bon pour l’air des citadins. Encore faut-il penser à recharger dès que possible, chose qui se fait au mieux en 3 heures avec un système dédié (jusqu’à 7,3 kWh). Nous l’avons fait, juste une fois, et après nous avons roulé encore et encore, batterie vide, pour voir comment se comportait l’auto. Et je dois avouer que sur plus de 1000 km, nous avons eu quelques bonnes surprises. Car batterie vide, cette A6 se comporte un peu comme une Prius, puisqu’il reste toujours un peu de « jus », récupéré au gré des freinages par exemple, pour aider l’auto à se relancer, voire même à rouler en électrique au pas, dans les bouchons. Et cela a une incidence vertueuse sur la consommation moyenne.

Un mariage heureux

Et puis, avec subtilité, cette A6 « écolo » fait tout pour vous inciter à adopter une certaine éco-conduite. Son mode roue-libre intelligent favorise la récupération d’énergie en fonction du trafic, et le puissant frein-moteur, généré manuellement au moyen des palettes, aide également en ce sens. Donc en anticipant, il est possible de régénérer une partie de la batterie, surtout qu’à l’approche des carrefours (ou d’un abaissement de la vitesse autorisée, d’un virage ou d’une descente), elle donne de légères impulsions au niveau de l’accélérateur pour vous inciter à lever le pied. En jouant le jeu – et on le fait volontiers sans s’en rendre compte – on parvient à tomber sous les 7 l/100 km, ce qui rend cette A6 tout à fait pertinente. Pertinente et attachante même, car en quittant le mode « efficiency » pour glisser le curseur sur « auto », cette grande routière sait aussi dispenser un réel agrément de conduite.

On n’en attendait pas moins d’une Audi de ce calibre, alignant jusqu’à 367 ch en puissance cumulée. Et en mode « dynamic », sans en faire une sportive pour autant, cette grande Audi prend même des allures de GT en offrant des accélérations de premier ordre (0 à 100 km/h en 5,6 sec), pour amener rapidement l’aiguille du tachymètre de vitesse à 250 km/h, vitesse autolimitée. Evidemment, en haussant le rythme, la consommation moyenne s’en ressent, mais on reste encore sous les 9 – 10 l/100 km, signe de la belle sobriété de cet ensemble. Tout en offrant un confort souverain grâce à la suspension pilotée optionnelle que nous recommandons chaudement (850 €), mais aussi une maîtrise parfaite, la transmission intégrale quattro étant à ce niveau de puissance livrée d’office. Juste un mot sur la boite DSG à 7 rapports, celle-ci étant imposée d’office. Si elle séduit par sa douceur, elle manque en revanche de réactivité lors des démarrages, un effet pervers sans doute de la chasse au moindre gramme de CO2…

L’avis d’Avus

Belle, mais pas rebelle, cette A6 55 TFSIe à savourer en berline ou mieux encore, en break Avant, propose une alternative pertinente face aux traditionnels blocs thermiques, puisqu’elle offre un réel agrément de conduite sans réelle contrainte à l’usage, tout en préservant les consommations moyennes. On lui reprochera toutefois son autonomie limitée en mode électrique, dépassée par rapport à ce que propose désormais la concurrence, et l’amputation de précieux litres au niveau du coffre, conséquence directe de l’emport de la batterie. Reste que devenir un automobiliste vertueux a un coût non négligeable chez Audi : prévoyez minimum 74 300 € pour acquérir la berline, sans la moindre option…

On aime

Ligne toujours valorisante
Agrément général
Sobriété

On aime moins

Autonomie en électrique
Prix élevé
Coffre un peu juste pour une familiale

Caractéristiques techniques : Audi A6 55 TFSIe

Moteur : 4 cylindres en ligne, 1984 cm3, turbo, inj. directe, 16v
Puissance (ch à tr/mn) : 265 à 5250 + 143 (électrique)
Couple (Nm à tr/mn) : 370 à 1600 + 350
Transmission : aux 4 roues
Boîte : automatique à 7 rapports
Freins : 4 disques
Pneumatiques : 255/40 R 20
L x l x h (m) : 4,95 x 1,89 x 1,46
Réservoir (litres) : 55
Poids à vide (kg) : 2085
0 à 100 km/h (sec) : 5,6
Vitesse maxi (km/h) : 250

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