Essais

Avus 43 Super-test Audi Q5 2.0 TDI 190 ch quattro S line

Pour sa nouvelle superproduction, Audi recrute un acteur de choix qui devrait rester longtemps en haut de l’affiche sur le segment des SUV premium : le Q5. Cette seconde génération, mâture, ne devrait pas décevoir ses fans, y compris à travers cette définition « grand public ». Ce Q5 est « bankable » !

 

En bref

  • Seconde génération de SUV Q5
  • Version essayée : 2.0 TDI 190 ch quattro S line
  • Prix: 57 400 €, hors options et malus écologique de 140 €
  • Prix du modèle essayé : 73 320 €

 

Pour faire un bon film, il faut bien sûr un scénario qui tienne la route, mais aussi des acteurs crédibles, pour le porter haut et fort. Fin 2008, on avait découvert après le gros Q7 un « jeune premier », du nom de Q5. Depuis, il a fait du chemin en séduisant plus d’un million six cent mille fans dans le monde, dont 45 000 rien qu’en France ! Autant dire que ce « long métrage » de 9 ans est un blockbuster planétaire, au point de faire du Q5 « The Artist ». C’est le SUV premium le plus diffusé dans sa catégorie, représentant plus d’une vente de tout-chemin sur deux chez Audi. Un engouement qui pousse le constructeur aux Anneaux à produire un « Q5 II », forcément encore plus prometteur. Suite logique du premier opus, ce second volet se pose d’ores et déjà comme un succès annoncé au box-office. On retrouve donc dans le premier rôle notre Q5, qui a pris entre-temps un peu de bouteille… et d’assurance.

Juste ce qu’il faut, car cet acteur de premier plan étant devenu « bankable » avec son physique de jeune premier, il s’agit de ne surtout pas rayer d’un coup de plume ce qui a plu aux amateurs. Il a donc évolué par petites touches, en se convertissant aux derniers codes stylistiques en vigueur du côté d’Ingolstadt. Le signe le plus évident est l’adoption aux avant-postes d’une calandre singleframe cerclée d’aluminium à effet tridimensionnel,  plus large et proéminente. Mais malgré ce faciès modernisé, on le reconnaît pourtant au premier coup d’œil. Cela peut paraître, pour certains, comme étant de la frilosité stylistique, mais ce lien de parenté est, au contraire, un gage de longévité pour espérer connaître une brillante carrière, à l’image de Land Rover qui a toujours pris soin de faire évoluer, par petites touches, son luxueux Range. Pourtant, du carter moteur au pavillon, sachez que tout est inédit, avec une ligne présentant des traits plus tendus, comprenant des bas de portes creusés et des bords d’ailes plus marqués. C’est suffisant pour donner un « effet nouveauté » tout en préservant les fondamentaux du Q5, qui est en passe de devenir, lui aussi, un « classique » du design, indémodable. Et s’il conserve une silhouette quasi-identique à son prédécesseur (caractérisée de profil par un pli ondulant), il présente aussi un gabarit similaire.

Tant mieux, car sa longueur raisonnable de 4m66 en fait un parfait compromis entre un Q3 quelque peu étriqué, et un Q7 au format XXL, pas vraiment adapté à nos centres-villes et parkings étroits. Là encore, Audi est resté dans la subtilité en modifiant une foule de choses… qui ne se voient pas ! Grâce à sa nouvelle plateforme allégée MLB Evo (dédiée aux Audi dotées de blocs longitudinaux), le Q5 s’est mis au régime et a perdu près de 90 kg en moyenne, tout en gagnant quelques précieux millimètres çà et là (dont 16mm en garde au toit, et 7 mm en espace aux coudes). Le premier Q5 ne donnait pas l’impression de manquer d’espace à bord, chose qui se confirme ici. Le coffre en profite pour se faire encore (un peu) plus accueillant, en gagnant 10 dm3, ce qui n’est pas un luxe, sa capacité restant décevante (442 litres sous tablette). Cela étant, comme son prédécesseur, le Q5 propose toujours (en option) une banquette coulissante, permettant de gagner en capacité… ou en longueur aux jambes. Plus beau, plus musclé, plus accueillant, ce Q5 en profite aussi pour se montrer plus efficient, en soignant son aérodynamique, au point d’établir un nouveau record dans la catégorie (Cx de 0,30). Tout ceci n’est que la partie émergée de l’iceberg, car le Q5 prend son rôle très au sérieux et, vous allez voir, il a tout pour devenir la « nouvelle star » et conquérir un large public !

Audi Q5 profile

Nouvelle star 

Egalement plus « techno » et toujours « quattro » (nous allons y revenir…), le Q5 reçoit des blocs toujours costauds. Ici, on ne parle pas de « down-sizing », avec pour effet pervers de voir parfois des moteurs sous-dimensionnés migrer sous le capot de quelques SUV, mais plutôt de « right-sizing », comprenez par-là « la juste cylindrée » en bon français. Du coup le Q5 reste fidèle, en entrée de gamme, qu’à des 4 cylindres 2.0 litres, et c’est une bonne chose étant donné qu’il reste assez lourd (1973 kg). En essence, la gamme se limite pour l’instant à un 2.0 TFSI de 252 ch (déjà présent sur l’A4 et l’A5). L’offre en diesel, plus étendue, comprend un 2.0 TDI de 163 ch (complétée bientôt par une variante de 150 ch en ticket d’entrée proposée en 4×2), mais aussi une déclinaison portée à 190 ch, ici à l’essai.

Un moteur parfaitement homogène, qui sied très bien au Q5, en combinant des relances énergiques (0 à 100 km/h en 9,4 sec) à une consommation plutôt modérée, mesurée par nos soins à 7,6 l/100 km en moyenne. De quoi envisager 855 km d’autonomie réelle avec un plein. Le répertoire du Q5 va balayer, progressivement, un plus large spectre, car d’autres versions suivront, dont un suave 3.0 TDI de 286 ch (et 600 Nm !). Le Q5 saura aussi « rouler des mécaniques », façon Bebel des grandes années, à travers un sportif SQ5 (en essence, avec un V6 turbo de 354 ch bientôt à l’essai), mais aussi se racheter une conduite, une variante écolo « e-tron » (en fait une hybride de type plug-in rechargeable), attendue pour 2018. Mais à l’instar d’un bon comédien, le Q5 sait se fondre dans n’importe quel personnage et jouer dans tous les registres. Avec lui, on ne passe pas du rire aux larmes, mais plutôt de la route à la piste en un clin d’œil.

On le savait excellent sur le bitume, et cette qualité a non seulement été préservée, mais largement accentuée. L’allègement de près d’un quintal y est pour quelque chose, mais c’est aussi la monte d’une suspension inédite à 5 bras, combinée à l’adoption de suspensions parfaitement calibrées, qui changent la donne. Outre une suspension classique (avec des combinés ressorts-amortisseurs), le Q5 peut recevoir en option une suspension hydraulique ou, mieux encore, une suspension pneumatique héritée du Q7. Cette dernière, présente sur notre modèle d’essai (option à 2350 €, mais à 1950 € sur S line), transfigure littéralement la voiture. Revendiquant sur la route une garde au sol inférieure de 22 mm à celle qu’un Q5 standard (ce qui est bon tant pour le comportement, que pour la consommation), l’Adaptive Air Suspension abaisse encore le centre de gravité de 15 mm en mode Dynamique. De quoi bonifier le travail d’un Drive Select (livré de série) qui adapte les caractéristiques de plusieurs paramètres en fonction de la position choisie. Sur route, le dynamisme demeure excellent, et ce, sans pénaliser le confort, malgré la présence de jantes optionnelle de 20 pouces. Notre essai, réalisé sur les routes exigeantes du Maroc, nous a permis de juger sur pièce… et même au-delà.

 Audi Q5 arrière

L’aventure, c’est l’aventure !

En attendant de laisser, un jour peut-être, son empreinte sur Hollywood Boulevard, notre star a laissé ses traces sur les pistes du désert marocain d’Agafay. Un univers pour le moins hostile (et improbable !), laissant à penser que notre SUV guindé, tiré à 4 épingles dans cette livrée S line au look sportif (26% des ventes, à parts égales avec la finition haut de gamme Avus), se préparait à enregistrer « Rendez-vous en terre inconnue ». Contre toute-attente, ce Q5 2.0 TDI, plus habitué à escalader les trottoirs des beaux quartiers, s’y est montré parfaitement à son aise. Faute de blocage de différentiel, le nouveau Q5 n’offre pas (encore) les capacités d’évasion d’un Range Rover Sport, mais il est toujours partant pour vous jouer un remake de « L’aventure, c’est l’aventure ». Il surclasse dans ce domaine son prédécesseur, grâce à une arme secrète : la fameuse suspension pneumatique optionnelle citée plus haut (voir encadré).

Bien sûr, cette efficacité est aussi rendue possible par la présence, de série avec ce moteur, de la fameuse transmission « quattro »… qui n’est plus intégrale à 100% du temps. Cette ultime génération baptisée « quattro ultra » entraîne le train arrière uniquement à bon escient (dans les virages, en cas de perte d’adhérence…), en quelques 200 millisecondes et ce de façon totalement transparente, ceci afin de gagner 0,3 l/100 km. C’est toujours ça de pris à l’ennemi ! Car en tant que digne Audi, ce Q5 à la finition et à l’ergonomie parfaites, a une fâcheuse tendance à susciter l’envie. Il propose de nombreux équipements high-tech irrésistibles… mais souvent facturés en sus, et au prix fort ! Un grief d’ailleurs commun à ses rivaux direct (BMW X3, Mercedes GLC…), mais c’est bien là le seul que l’on peut lui reprocher, tant ce Q5 est bien sous tout rapport…

 

L’avis d’Avus

Avec ce second opus, Audi ne prend aucun risque, et il ne fait aucun doute que ce nouveau Q5 remis techniquement à jour roule déjà vers le succès. Bien sûr, en tant qu’acteur « bankable » du marché, il a une haute estime de son talent, ce qui ce ressent sur ses « cachets », toujours aussi élevés, sans compter une politique d’options décourageante. Des caprices de star qui n’ont jamais effrayé les nombreux fans, parce qu’ils estiment, à raison, que ce charismatique Q5 « le vaut bien » !

 

On aime

  • Comportement sûr et plaisant
  • Bagage technologique et finitions riches en haut de gamme
  • Vraie polyvalence (avec quattro et susp. pneumatique)

 

On aime moins

  • Version de base sans intérêt
  • Nombreuses options chères et « obligatoires »
  • Place centrale arrière étriquée

 

Caractéristiques techniques : Audi Q5 2.0 TDI 190 ch quattro S line              

  • Moteur : 4 cyl. turbodiesel à injection directe, 1968 cm3
  • Puissance (ch à tr/mn) : 190 à 3800
  • Couple (Nm à tr/mn) : 400 à 1750
  • Transmission : aux 4 roues (quattro)
  • Boîte : boîte S-tronic à 7 vitesses
  • Freins : 4 disques ventilés
  • Pneumatiques (AV/AR) : 255/45 R 20
  • L x l x h (m) : 4,66 x 1,90 x 1,66
  • Réservoir (litres) : 75
  • Poids à vide (kg) : 1973
  • Coffre (litres) : 442 à 1550
  • 0 à 100 km/h (sec) : 9,4
  • Vitesse maxi (km/h) : 207
  • Rejets de CO2 (g/km) : 136

 

Equipement de série (quattro S line)

ABS, airbags frontaux, latéraux et de tête à l’avant, appuie-tête à l’avant, antipatinage ASR, blocage électronique de différentiel EDS, ESP, fixations Isofix sur siège passager avant et latéraux arrière, transmission quattro avec Technologie ultra, sièges avant Sport, Appui lombaire 4 voies pour les sièges avant, Audi virtual cockpit 12,3’’, MMI Navigation plus avec MMI touch, Audi smartphone interface, Audi pre sense city avec caméra multifonction, Audi drive select, rétroviseur intérieur à réglage jour/nuit automatique, climatiseur automatique confort 3 zones, hayon arrière à ouverture et fermeture électriques, clé confort « mains libres », verrouillage et déverrouillage à distance, limiteur de vitesse, pare-brise acoustique, vitres arrière surteintées, banquette 20 – 40 – 20 rabattable sans effort depuis le coffre, rétroviseurs extérieurs électriques et dégivrants…

 

Options

  • Jantes alliage de 20 pouces (19 pouces de série) : 1630 €
  • Toit ouvrant vitré « opensky » : 1800 €
  • Adaptive Air Suspension : 1950 €
  • Hifi Bang&Olufsen à son 3D : 1030 €
  • Affichage tête haute : 1190 €
  • Phares Matrix LED : 860 €

 

Packs

  • Pack extérieur S line (boucliers et jupes spécifiques, becquet de toit…) : 1600 €
  • Pack assistant City avec pack stationnement : 2600 €

 

La grande vadrouille !

Soyons clairs : un Q5 « de base », sans le quattro, de surcroît privé de l’excellente suspension pneumatique, demeure un simple « globe-trottoir ». Mais avec ces attributs (et de bons pneus), il devient un honnête 4×4. Via la « tour de contrôle » Audi drive select, on peut en « Individual » concocter son menu personnel. Une interaction profitable aux programmes Offroad inédits qui rehaussent ainsi l’auto de 25 mm (mode Allroad), et même de 45 mm (mode Lift Allroad), pour culminer au plus haut à 235 mm du sol (dans la limite de 35 km/h). Combiné au système d’aide à la descente, voilà de quoi métamorphoser les aptitudes du Q5 hors asphalte, pour en faire un très convenable crapahuteur, avec des angles d’attaque et de sortie respectables (respectivement 25° et 27°). Ces modes inédits permettent par ailleurs de verrouiller la transmission intégrale « quattro ultra » de dernière génération.

 

Les alternatives

 

BMW X3 (à partir de 39 350 €, 150 ch, 8 CV)

Lancé en 2010, ce X3 de seconde génération a profité d’un restylage en 2014. Bien plus imposant que la première mouture (au point d’approcher le gabarit de l’ancien X5 !), ce X3 séduit toujours par sa ligne, son agilité, son brio mécanique et sa belle habitabilité. Désormais en retrait par rapport au nouveau Q5 au chapitre « finition », « technologies embarquées » et finition », le X3 devrait se rattraper très bientôt, une nouvelle génération étant annoncée pour l’année prochaine.

 

Mercedes GLC (à partir de 44 450 €, 211 ch, 12 CV)

L’Audi Q5 de première génération peut dire merci à Mercedes qui a loupé le coche avec son GLK, d’allure trop martiale pour séduire. Changement de cap radical, Mercedes ripostant avec cet inédit GLC, décliné depuis peu également en coupé ! Le style est enfin plus doux et avenant, et le GLC séduit tant par son habitabilité, que par son confort, excellent. La finition ne souffre d’aucune critique, et comme ses rivaux, la dotation est très riche… si on est prêt à y mettre le prix !

 


 

On perçoit tout de suite les progrès accomplis par cette génération, plus légère de près d’un quintal. Le système Audi Drive Select (livré de série), est par ailleurs une aide précieuse pour adapter la voiture au profil de la route… et selon les envies du conducteur. Et là encore, la suspension pneumatique apporte un gain évident en confort et dynamisme.

 

Ce nouveau Q5 a gagné 16 mm en garde au toit et 7 mm en largeur aux coudes. C’est peu, mais comme la première mouture était déjà agréable à vivre, c’est aussi le cas de celle-ci, un cran au-dessus de ses rivaux. Seuls bémols : outre une place centrale arrière un peu étroite, le Q5 ne propose la banquette arrière coulissante qu’en option.

L’adaptive Air Suspension, héritée du Q7, reste en option, mais s’en priver serait un tort, tant elle transfigure le Q5. Elle combine qualités dynamiques, confort… et permet au Q5 de culminer si besoin à 235 mm du sol, pour passer presque partout !

 

Le désormais connu « cockpit virtuel », étrenné sur le TT et le Q7, est livré de série sur la finition S line. Cette dalle numérique de 12,3 pouces qui remplace les compteurs offre plusieurs affichages, et une résolution excellente, même par grand soleil.

 

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