Zone rouge

Audi TT RS Roadster : Road… star !

Plébiscités par les anglais dans les sixties, les roadsters, tous dédiés au plaisir de conduite, se font de plus en plus rares. Une désaffection croissante qui devrait, hélas, concerner l’iconique TT. Raison de plus de lui rendre hommage à travers l’essai de cette sulfureuse version RS…

Par Jack Seller, photos DR

En bref
Troisième génération de TT
Carrosserie Roadster à capote souple électrique
Version RS, 5 cylindres 2.5 TFSI de 400 ch
Prix (à partir de, hors malus) : 74 800 €

La route, étroite et sinueuse, monte fort en direction de Sospel. Pourtant, j’ai plutôt l’impression d’être lancé en pleine descente, tant les virages me sautent sans prévenir à la figure ! Jamais je n’ai autant « pris les freins » dans une côte aussi raide. C’est rassurant sur un point : le moteur dont je dispose ne manque visiblement de rien pour effacer le relief. Ni même pour réveiller un mort, tant ce bloc est généreux en décibels. Ne cherchez plus, pour trouver la mélodie du bonheur, c’est ici que ça se passe ! Logique, car cela fait maintenant plus de 40 ans, depuis l’introduction de la fameuse quattro, qu’Audi peaufine son 5 cylindres « turbo », un moteur incroyable, élu 9 fois de suite « moteur de l’année » par un jury d’experts, et devenu, comme sa sonorité rauque et métallique, unique sur le marché. Rien que pour ce moteur (partagé avec la RS3 et le RS Q3), ça vaut le coup d’acheter cette voiture ! Mais rassurez-vous, le TT à la sauce RS a bien d’autres arguments à faire valoir !

A commencer par sa plastique, unique elle aussi. Bien sûr, on a le droit de ne pas aimer, mais à l’instar de la célèbre Porsche 911, Audi a trouvé là un style fort, simple et épuré qui fait toujours mouche après 3 générations successives, toutes déclinées en coupé ou, comme ici, en roadster. La preuve, à chaque opus, Audi prend soin de préserver les lignes directrices de ce design fort, et le dernier restylage, opéré voilà près de 4 ans maintenant, a été fait avec subtilité, pour viriliser juste comme il faut l’ensemble. Pourtant, on semble s’habituer à tout, à tel point qu’on ne remarque presque plus le TT lorsque l’on en croise un dans la rue. Après, en coupé ou en roadster, tous les goûts sont dans la nature, mais le plus de cette dernière version, c’est précisément ce qu’elle a… en moins. Je veux parler de son toit, remplacé ici par une capote souple à commande électrique, qui se manie sans aucun effort. On appuie sur un bouton, et on laisse faire la fée électricité, qui se charge de tout en moins de 15 secondes, et ce, même en roulant, dans la limite de 50 km/h. Car c’est bien sûr cheveux au vent que ce TT RS s’apprécie le plus. Attention à votre mise en plis : ça décoiffe !

Mini-R8

Avant de refaire votre brushing, on prendra le temps d’admirer cet intérieur. Ce qui frappe en prenant place à bord sont les similitudes que l’on trouve avec la R8. Le volant à méplat doté du bouton-poussoir pour démarrer y est pour beaucoup, mais aussi la présence de ce cockpit virtuel, une exclusivité mondiale étrennée justement à l’époque par cette troisième génération de TT, lors de son lancement en 2014. Et que dire de cette présentation autant chic que sportive ? Les sièges baquets lovés derrière les arceaux en aluminium sont sublimes, en mixant confort et maintien latéral. Chaque détail est soigné, à l’image des singuliers aérateurs en forme de turbine, ou des surpiqûres visibles un peu partout, le cuir habillant presque intégralement cet habitacle. Un habitacle limité à 2 occupants comparé au coupé (qui est un 2+2), mais qui offre toutefois une très belle habitabilité. Avec en prime quelques aspects pratiques bien pensés, comme la glace électrique se relevant derrière les sièges, pour faire office de filet anti-remous. Et pour profiter des derniers rayons du soleil dans les frimas de l’hiver, Audi propose un chauffage de nuque optionnel intégré dans les appuie-têtes, que nous vous recommandons… chaudement !

Techniquement, Audi est resté fidèle à quelques fondamentaux que nous validons. Sous le capot, on l’a dit, on retrouve donc le fameux 5 cylindres TFSI (turbo et injection directe) maison. D’une cylindrée de 2.5 litres, ce bloc très compact coiffé de carbone, superbe à regarder, développe dans cette dernière évolution quelques… 400 ch ! C’est mine de rien 60 ch de plus que lors de sa première apparition dans l’ancien TT RS ! Contrairement à cette ancienne mouture, qui laisse encore le choix des armes côté boîte, ce TT RS se cantonne en revanche à une S-tronic robotisée à double-embrayage à 7 rapports, douce et réactive, que l’on peut piloter en manuelle via des palets solidaires du volant. C’est bien en ligne droite, mais moins dans les virages, les mains étant censées rester à « 10h10 » ! Bien sûr, pour digérer toute cette puissance, digne d’une supercar des années 90, Audi a eu la sagesse d’implanter sa transmission intégrale quattro. Le bloc étant placé transversalement, il s’agit donc d’un système à différentiel central Haldex (et non d’un Torsen mécanique), limitant l’afflux du couple à 50% maximum sur l’essieu arrière. A défaut de se montrer joueur, ce dispositif a au moins le mérite de distribuer efficacement la puissance tout en verrouillant l’auto au sol, chose rassurante lorsque l’on commence à envoyer du lourd sur une route de montagne. Le redoutable col de Turini n’est plus bien loin. Walter Röhrl n’a qu’à bien se tenir !

Maxi-plaisir !

Malgré un poids majoré de 85 kg par rapport au coupé à cause notamment des renforts de caisse indispensables pour rigidifier le châssis, je défie quiconque de déceler une différence à la conduite avec le coupé. Si elle existe, celle-ci reste vraiment minime, l’ablation du toit et le flot de sensations nouvelles qui en découlent prenant le pas sur le reste. Plutôt que de parler de « flot », je devrais évoquer un « tsunami », car avec 480 Nm libérés dès 1700 tr/mn, notre TT RS roadster sait déguerpir comme Usain Bolt, en explosant le 0 à 100 km/h en seulement 3,9 sec ! Pour information, c’est seulement 3 dixièmes de plus qu’une redoutable R8 V10 de plus de 600 ch ! Et à partir de 3000 tr/mn, l’accélération se fait exponentielle pour vous coller sans ménagement au fond des sièges, et ce, jusqu’à près de 7000 tr/mn. Jouissif !

J’ai déjà parcouru en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire la moitié de la route menant au Turini. J’ai pris le rythme, et mon TT RS bien en main, me voilà en confiance pour poursuivre à ce train d’enfer. Les freins, en carbone-céramique à l’avant, n’accusent aucune perte, et je reste subjugué par la sonorité incroyable de ce moteur placé sous respiration artificielle, qui rebondit contre les parois rocheuses. Il y a vraiment de la R8 V10 là-dedans ! Avec, en prime, des accents de Groupe B, des déflagrations à l’échappement venant ponctuer chaque lever de pied ! Et par rapport à une R8, vraiment très large, le gabarit très compact du TT fait des merveilles sur une route aussi étroite. Il est vrai qu’en plus de proposer une direction directe et précise, mon exemplaire bénéficie d’une suspension pilotée pour le moins efficace, offrant un bon compromis entre sportivité et confort. En fait, ce TT RS offre un super compromis… tout court !

L’avis d’Avus

La R8 V10 vous fait de l’œil mais votre banquier ne l’entend pas de cette oreille ? Alors songez sérieusement à ce TT RS, une Audi aussi belle que performante, dotée d’un moteur incroyable comme on n’en fera hélas plus jamais. Car pour moitié prix, elle offre un agrément et des performances quasiment identiques à celles d’une R8 V10. A déguster également en coupé, ou en roadster !

On aime

Moteur au tempérament incroyable !
Performances de R8 V10 !
Design intemporel
Comportement sûr et efficace
Rapport prix-prestations attractif

On aime moins

Autonomie limitée
Options chères et nombreuses
Piège à permis !
Malus décourageant

Caractéristiques techniques : Audi TT RS Roadster

Moteur : 5 cylindres en ligne 20v, turbo et injection directe, 2480 cm3
Puissance (ch à tr/mn) : 400 à 5850
Couple (Nm à tr/mn) : 480 de 1700 à 5850
Transmission : intégrale, quattro
Boîte : S-tronic 7 rapports
Freins : 4 disques ventilés (carbone – céramique en option)
Pneumatiques : 245/35 R 19 (20’’ en option)
L x l x h (m) : 4,19 x 1,83 x 1,34
Poids à vide (kg) : à partir de 1530
0 à 100 km/h (sec) : 3,9
Vitesse maxi (km/h) : 250 (280 en option)

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