Ecologie

Audi A3 45 TFSIe, Conscience écologique

Il faudra s’y faire : l’électrification, à plus ou moins haute dose, vient lentement mais sûrement se glisser sous le capot de nos voitures. Les Audi n’y échappent pas, y compris la petite berline compacte A3, qui veut donner une certaine conscience écologique à travers cette variante de pointe 45 TFSIe.

Par Jack Seller, photos Joseph Bonabaud

En bref

Version 45 TFSIe de l’A3
Hybride rechargeable (PHEV)
Moteur 1.4 TFSI 150 ch + moteur électrique 80 kW
Perf : 0 à 100 en 6,8 sec – 240 km/h
Prix : 45 820 € (à partir de)

L’ancienne A3 avait déjà eu droit à sa variante hybride rechargeable, baptisée à l’époque « e-tron ». Mais cette appellation étant désormais réservée aux seules voitures électriques, Audi nous a depuis pondu le sigle « TFSIe » pour désigner ces hybrides PHEV. Comparé à une « full hybride », ou une hybride légère qui ne réclame aucune charge (elle récupère l’énergie simplement lors des phases de freinage), une hybride rechargeable est plus contraignante à l’usage, puisque pour rouler au maximum en mode « zéro émission », il faut nécessairement la recharger en la branchant sur secteur, ou sur des bornes dédiées. Il faut dire qu’il y a dans ce dernier cas, outre l’apport d’un moteur électrique, l’emploi d’une grosse batterie lithium-ion pour l’alimenter, de 13 kWh brut dans le cas qui nous intéresse (10,4 kWh utiles), opération indispensable pour garantir un minimum d’autonomie en 100% électrique. A ce sujet, Audi promet jusqu’à 63 km selon la norme WLTP. Qu’en est-il dans les faits ? Avus a roulé avec cette A3 électrifiée durant une semaine…

Silence, ça tourne

Bon, sur la forme, on arrive en terrain connu, en retrouvant trait pour trait l’A3 Sportback normale. Seules petites nuances : la pose d’un logo spécifique « TFSIe » sur le hayon, et l’intégration d’une trappe dans l’aile avant, pour recharger la voiture. Quant aux sorties d’échappement, elles se font pour le moins discrètes, chose logique pour une auto à « conscience écologique ». A l’intérieur, le constat est le même. On retrouve le mobilier rassurant de la dernière A3, à la finition soignée, quoique moins léchée que par le passé. Il est clair que ces derniers temps Audi réalise des économies mal placées dans ce domaine, chose fâcheuse dans la mesure où cela ne se ressent guère sur les prix… et que BMW et Mercedes font, au contraire, des efforts !

C’est en démarrant la voiture que l’on perçoit quelques différences de taille par rapport à une A3 « normale ». Déjà, la batterie étant chargée à bloc, il n’y a pas de bruit, ce qui est quelque peu perturbant, puisque par défaut l’auto démarre en mode électrique. Ensuite, je me rends vite compte que l’affichage du désormais célèbre cockpit virtuel a reçu quelques aménagements notables, le graphisme étant entièrement repensé pour indiquer quelques infos utiles sur un tel véhicule, comme le niveau de charge de la batterie, l’autonomie restante, tandis qu’un « power mètre » vient en lieu et place du traditionnel compte-tours. Enfin, le dernier changement le plus notable est visible cette fois… dans le coffre, qui se voit amputé de précieux dm3, à cause de l’implantation de la batterie (le moteur électrique étant intégré à la boîte de vitesses S tronic à 6 rapports). Et pas qu’un peu, le volume perdant carrément 100 litres dans l’opération, pour chuter à seulement 280 litres sous la tablette, ce qui est bien peu ! Banquette rabattue, l’A3 Sportback retrouve des couleurs en offrant jusqu’à 1100 litres de capacité. Seulement de la boite auto calé sur « drive », mon A3 à piles s’élance le plus discrètement du monde, les seuls bruits perceptibles étant ceux des pneus sur la chaussée et du vent en prenant de la vitesse…

En attendant mieux…

Oui, on entend plus distinctement les bruits d’air, chose qui passe relativement inaperçu lorsqu’un bloc thermique vient en fond sonore. Et prendre de la vitesse se fait d’autant plus aisément que cette simple traction avant – dont la technologie est calquée sur la Volkswagen GTE – ne manque pas de ressources. Lorsqu’il y a assez de jus dans la batterie pour alimenter le moteur électrique, celui-ci vient en renfort du thermique, pour délivrer de concert l’équivalent de 245 ch et 400 Nm de couple (une version 40 TFSIe de 204 ch est aussi disponible). Contre toute attente, le train avant encaisse sans broncher toute la puissance disponible, et parvient, sur le sec, à gratifier l’équipage d’un convaincant 0 à 100 km/h abattu en seulement 6,8 secondes. Quant à la vitesse maximale, elle force le respect avec un beau 240 km/h chrono. Pas mal pour une « enclume » de 1660 kg, le poids conséquent des batteries n’aidant pas à atteindre une masse plus digeste.

Mais au-delà de ces valeurs, le plus remarquable est à mettre au crédit de la consommation moyenne, ridiculement basse quand la batterie est bien sur pleine (le boc thermique reste éteint), mais avec une consommation proche des 20 kWh, cela ne dure guère bien longtemps. En « mode auto » (il existe un mode efficiency), n’espérez pas parcourir plus de 50 km batteries chargées. Après, le thermique prend le relais, mais il sait rester relativement sobre, en se contentant de siroter 6,3 l/100 km en moyenne (et un peu moins sur route, et un peu plus sur autoroute), ce qui en fait presque une alternative crédible face à un diesel. L’autre bonne surprise vient du comportement enjoué et précis de cette A3 électrifiée. La direction est super bien calibrée, l’amortissement est aux petits oignons (sans recourir à un amortissement piloté, ici indisponible, même en option), et cette A3 fait montre d’une belle agilité dans les enchaînement de virages, signe d’un bel équilibre et d’une parfaite insensibilité à sa prise de poids. Un comportement bien sûr sublimé lorsque l’on bascule en mode « dynamic ».

L’avis d’Avus

Très agréable à conduire, et vraiment sobre au quotidien sur les courts trajets si l’on prend soin de charger tous les jours la batterie (comptez 5 heures sur une prise domestique), et encore assez frugale batteries vides, cette A3 45 TFSIe a de beaux arguments qui plaident en sa faveur, et pas seulement le fait qu’elle échappe à tout malus. Mais on attend mieux, car la technologie évolue très vite dans ce domaine ! Au chapitre des critiques, on notera une autonomie réelle en mode électrique qui paraît bien faible désormais face aux dernières nouveautés hybrides-rechargeables, qui peuvent aligner plus de 70 km sans consommer d’essence. Enfin, on pestera légitimement contre la faible capacité du coffre, les batteries étant encore bien volumineuses. Et lourdes.

On aime

Agrément de conduite préservé
Performances honorables
Sobriété au quotidien
Confort – habitabilité

On aime moins

Autonomie un peu juste en électrique
Coffre peu volumineux
Charge rapide impossible (maxi 2,9 kW)

Caractéristiques techniques : Audi A3 45 TFSIe

Moteur : 4 cylindres en ligne, 1395 cm3, turbo + moteur électrique
Puissance (ch à tr/mn) : 150 + 80 kW (245 ch en cumulé)
Couple (Nm à tr/mn) : 400 Nm en cumulé
Transmission : aux roues avant
Boîte : BVA S-tronic à 6 rapports
Freins : 4 disques ventilés
Pneumatiques : 225/45 R 17
L x l x h (m) : 4,34 x 1,82 x 1,45
Coffre (mini/maxi, litres) : 280
Réservoir (litres) : 40
Poids à vide (kg) : à partir de 1660
Conso mixte (l/100 km) : 1,1
Rejet de CO2 (g/km) : 31
0 à 100 km/h (sec) : 6,8
Vitesse maxi (km/h) : 250

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