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1937 – 2019 : Adieu et merci Dr Piëch

Bio express
17 avril 1937 : Naissance à Vienne (Autriche)
1962 : Diplômé de l’école polytechnique de Zurich
1963 : Entrée chez Porsche, au département technique
1969 : Responsable du programme Porsche 917
1972 : Directeur technique d’Audi
1988-1992 : Président du directoire d’Audi
1993 : Président du directoire de VW
2002-2015 : Président du conseil de surveillance du groupe VW
25 août 2019 : Décès à Rosenheim (Bavière)

Le 25 août dernier, le charismatique Docteur Piëch a effectué à 82 ans son dernier voyage… « Mon mari est décédé subitement et de manière inattendue », écrit sobrement son épouse Ursula Piëch dans un bref communiqué, évoquant « une vie marquée par la passion pour l’automobile et les employés qui les construisent ». Il est vrai que Ferdinand Piëch, neveu de Ferdinand Porsche, était l’un de ces derniers flamboyants capitaines d’industrie à avoir vécu une vie incroyable, digne d’un roman, toujours pied au plancher, sans jamais se retourner. Quitte à frôler parfois la sortie de route…

Aussi redouté qu’admiré, le bouillant Ferdinand commence pourtant sa carrière de façon bien chaotique, puisqu’il est invité à exercer ses talents ailleurs, après avoir semé la zizanie au sein de la famille Porsche. On lui reproche d’avoir mené la petite firme au bord de la faillite en ayant conçu et réalisé en secret l’incroyable sport-prototype 917 et de vivre, en plus, une idylle avec la femme de l’un de ses cousins ! Il rejoint donc Audi au début des années 70, qu’il hisse, en tant que directeur technique, au sommet des marques premium. Ses deux modèles emblématiques resteront le coupé Quattro de 1980, dont les succès en rallye popularisent la technologie des 4 roues motrices, mais également la berline 100 de 1982 à l’aérodynamique record.

Il serait juste de ne pas oublier la RS2 Avant commercialisée en 1994 (et conçue en collaboration avec… Porsche !), qui va lancer la mode improbable des breaks sportifs, une autre marque de fabrique d’Audi.
Devenu président du directoire de VW en 1993, ce père de 12 enfants montre qu’il est aussi un visionnaire et un négociateur hors pair. Au cours des années 1990, il souffle Skoda à Renault, puis absorbe dans la foulée Seat, Lamborghini, s’adjuge Bentley et fait renaître Bugatti. On assiste à une débauche de moyens, et rien ne semble impossible pour le groupe Volkswagen, qui devient le n°1 mondial, devant GM et Toyota ! Un brin mégalo, Piëch pousse VW vers le haut avec les Phaeton et Touareg, fait tutoyer l’exception à Bugatti, avec la délirante Veyron W16 quadri-turbo de 1001 ch, et ouvre un parc d’attraction dédié aux marques de son empire, l’Autostadt (voir reportage dans Avus n°53).

Poussé vers la sortie du directoire de VW en mai 2015, il évite de peu le scandale du « dieselgate », qui éclate seulement 4 mois plus tard. Ferdinand Karl Piëch était le dernier des monstres sacrés de l’automobile. En plus de son épouse, cet homme d’exception, dernier monstre sacré de l’automobile, laisse derrière lui 12 enfants, de nombreux chef d’œuvres dans son garage hors-norme, garni de multiples prototypes improbables (dont une RS2 berline !)… et une fortune personnelle estimée à 1,1 milliard d’euros.

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