Audi TT RS coupé 2019

Survol-T !

Jamais on n’a vu une Audi aussi dingue que ce TT. Pensez donc : 400 ch glissés au chausse-pied sous le capot de cette ponceuse à bitume, ça cause ! Retiré du catalogue avant le restylage de cet été, ce dérivé RS nous revient en pleine forme, gonflé à bloc. Survolté ce TT !

Texte et photos Thomas Riaud

En bref
Troisième et dernière génération de TT
TT RS restylé (look plus agressif, puissance inchangée)
Moteur 5 cyl. 2.5 turbo 400 ch
Disponible en coupé (77 000 €) et en roadster (80 000 €) – prix à partir de
Prix du modèle essayé : 89 395 €

Le TT RS nous revient très légèrement restylé, ce qui ne change fondamentalement pas grand-chose sur la forme, l’essentiel étant que son moteur demeure préservé. Un bonheur !

Apparu durant l’année 1998, le premier TT (type 8N pour les intimes) affolait par sa plastique incroyable les foules des milieux tendances et les amoureux de design. D’ailleurs, l’engouement fut tel que les 30 000 exemplaires prévus pour le monde furent largement insuffisants, créant un effet de pénurie. Vingt-et-un an plus tard, le soufflet est quelque peu retombé, mais le TT en est à la troisième génération, celle-ci venant tout juste d’être restylée. Et si le TT n’affole plus autant les foules qu’avant, il affole en revanche les chronos ! Et pas qu’un peu, puisqu’il est capable de sucer le parechoc arrière de sa grande sœur, la très méchante supercar R8 V10, en accélérant aussi fort et en filant jusqu’à 280 km/h !

Exclusivi-T !

Un temps incroyable, digne des super-sportives de la catégorie supérieure. Il faut dire que ce TT RS a su, malgré le passage des sévères normes WLTP qui ont précipité son retrait l’an passé, préserver son incroyable 5 cylindres « turbo ». Un bloc de fou-furieux, digne des mythiques Groupes B des grandes heures du rallye, qui donne un sel tout particulier à ce TT très exclusif.

Malgré quelques modifications mécaniques imposées, ce 2.5 TFSI d’anthologie développe toujours, comme jadis, tout juste 400 ch et 480 Nm. La performance est d’autant plus belle que le moteur s’est retrouvé plombé de 10 kg, en ayant adopté quelques bricoles, comme un filtre à particules. C’est le prix à payer pour voir ce moteur encore quelques années de plus dans la gamme Audi.

Ce TT RS ne sait pas aller vite, mais très, très vite, et ce, en toutes circonstances, la transmission quattro étant d’une efficacité redoutable.

Ce moteur étant proche de la perfection, c’est donc ailleurs que les ingénieurs Audi ont porté l’essentiel de leurs efforts. Comme sur la carrosserie par exemple… Mais le problème sur le TT, c’est qu’à l’instar de ce moteur de légende, il est pour le moins risqué d’y toucher sans risquer de le dénaturer.

C’est donc par petites touches, dignes de la microchirurgie, qu’ont opéré les stylistes. On remarque surtout que le bouclier avant est désormais doté de prises d’air sensiblement élargies, tandis que l’arrière hérite d’écopes verticales factices, placées sous les optiques afin de renforcer la sportivité de l’auto. Le diffuseur d’air est lui aussi modifié, tandis que le gros aileron fixe trônant sur le coffre gagne en agressivité avec la présence de stabilisateurs latéraux en forme de dérives.

L’intérieur reste fidèle à lui-même : très accueillant pour 2 adultes et hyper high-tech sur la forme avec son cockpit virtuel du plus bel effet ou ses aérateurs de type « turbine » à affichage digital. Direction adaptative, jantes de 19 pouces, tableau de bord numérique ou encore feux à LED font partie de la dotation de série.

Cela n’empêche pas Audi de proposer un catalogue des options long comme le bras. Ce dernier comprend notamment la suspension active, les projecteurs intelligents Matrix LED, les feux arrière OLED ou encore un tout nouveau pack esthétique RS Design permettant d’ajouter des touches de rouge ou de bleu sur les aérateurs, les ceintures et les tapis de sol.

Notre modèle d’essai Gris Daytona métallisé en était privé, mais il se distinguait par la présence de quelques équipements sympathiques, comme les jantes forgées de 20 pouces (1800 €), les sièges électriques hyper-enveloppants avec réglage pneumatiques des appuis lombaires (900 €), auquel on peut ajouter 1400 € pour le sublime cuir Nappa fin estampé « RS » qui les habille !

En ajoutant d’autres petites babioles, comme le pack Audi Exclusive Noir (800 €), la hifi Bang&Olufsen (1100 €), le pack cuir étendu (730 €) ou encore les sorties d’échappement « Sport RS » à double flux qui décuple la sonorité magique du 5 cylindres (1100 €), la facture grimpe ici à… 89 395 €, hors malus qui pique à 7613 € ! On est loin des premiers TT de la fin des années 90, pas donnés, certes, mais encore abordables au plus grand nombre…

Agili-T et bestiali-T !

Mais cette déclinaison « RS » est-elle encore un TT ? Sur la forme oui, mais à l’usage, on change de dimension. Et quelques indices permettent de s’en rendre compte… A l’instar de la supercar R8, ce TT endiablé hérite d’un volant à méplat gainé de cuir et d’alcantara. Il est bien sûr multifonctions, permettant de piloter du bout des doigts l’affichage de l’écran digital ou encore les divers modes de l’Audi drive select, mais la touche la plus essentielle est la rouge située en bas à droite, servant à lancer le bouilleur.

Le TT RS se pose, dans sa catégorie, comme le dernier des Mohicans : jamais plus on ne reverra un tel moteur en vente libre. Un vrai chef d’œuvre en péril, menacé d’extinction par les technocrates de Bruxelles…

Un bouilleur de folie, qui donne le « la » dès le démarrage. Rauque à bas régime, mais aussi rageur en escaladant la zone rouge jusqu’à plus de 7000 tr/mn, ce 5 cylindres de 400 ch pour le moins expressif donne la chair de poule et a tout d’un Stradivarius mécanique. Pour être honnête, en admettant que cette auto soit moche et ratée, elle resterait encore digne d’intérêt, rien que pour ce moteur !

Rassurez-vous, elle n’est ni moche, et encore moins loupée ! Et à conduire, force est de reconnaître que l’association de la transmission intégrale quattro et de la boîte double embrayage sept rapports S tronic porte toujours ses fruits. On sent bien les 4 roues mordre le bitume à l’accélération, propre à vous scotcher sans ménagement au fond des sièges (0 à 100 km/h en 3,7 sec), et la déferlante du couple est telle (480 Nm), que ça pousse fort comme ça bien au-delà des 200 km/h. Et au freinage, ces mêmes roues plissent cette fois le bitume, la ceinture venant meurtrir vos omoplates.

C’est pour la bonne cause, comme négocier l’entrée d’un virage serré : cette fois, on tourne le volant… et l’auto plonge dedans sans broncher. Pas très ludique tout cela, mais le niveau de rigueur impressionne, et l’efficacité du TT RS est bien réelle, assez pour bousculer nombre de GT plus puissantes et encombrantes que lui. Evidemment, on est loin des 8 l/100 km annoncés par Audi, la conso mixte tournant plutôt vers les 12 l/100 km sans forcer, et au-delà des 16 l/100 km en envoyant du lourd ! Rien de rédhibitoire pour un engin de ce calibre, excepté le fait qu’à cause de la faible capacité du réservoir, l’autonomie en devient ridicule, à peine supérieure de celle d’un mixeur du type e-tron quattro !

Cette version restylée gagne quelques appendices spectaculaires, notamment l’aileron fixe, doté de stabilisateurs latéraux.

L’avis d’Avus

Concrètement, ce restylage n’apporte rien, mais faut-il le regretter ? On reste sans voix face au niveau de performance de cet engin diabolique, complètement envoûtant à l’usage. En devenant « RS », le TT change radicalement de dimension, au point de pouvoir désormais se frotter à des sportives d’un autre calibre, bien plus prestigieuses.

L’intérieur, autant sobre que sportif, ne souffre d’aucune critique. Le coupé est à considérer comme un 2+2, et non un vrai 4 places.

Alors oui, ses tarifs aussi, en légère hausse, changent de dimension : comptez minimum 77 000 € en version coupé et 80 000 € dans sa déclinaison roadster. A ces prix déjà rondelets, il faut ajouter en France plus de 7600 € de malus. C’est cher, mais cela reste néanmoins bien plus abordable que les super-sportives capables de croiser à ces altitudes. Décidément, cet étonnant TT RS parvient à créer la surprise dans tous les domaines !

Fiche Technique Audi TT RS Coupé 2019

On aimeOn aime moins
Moteur au tempérament incroyable !Réservoir trop petit
Performances de supercarAutonomie limitée
Look intemporelOptions chères et nombreuses
Comportement sûr et efficacePiège à permis !
Rapport prix-prestations attractif
  • Moteurs : 5 cyl en ligne 20v, turbo et injection directe, 2480 cm3
  • Puissance (ch à tr/mn) : 400 à 5850
  • Couple (Nm à tr/mn) : 480 de 1700 à 5850
  • Transmission : intégrale, quattro
  • Boîte : S-tronic 7 rapports
  • Freins : 4 disques ventilés (carbone – céramique en option)
  • Pneumatiques : 245/35 R 19 (20’’ en option)
  • L x l x h (en m) : 4,19 x 1,83 x 1,34
  • Poids à vide (kg) : à partir de 1450
  • 0 à 100 km/h (sec) : 3,7
  • Vitesse maxi (km/h) : 250 (280 en option)
Avus:
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