Carburer à la passion !

Certains ne travaillent que par nécessité. D’autres, comme Grégory Gouillardon, actuel directeur des Relations Presse d’Audi France, ont la chance de concilier leur passion avec leur activité professionnelle. Rencontre avec un amoureux de la marque aux Anneaux…

Texte et photos Thomas Riaud

Sans avancer certains poncifs faciles, on peut vraiment dire que Grégory Gouillardon est tombé dans l’automobile dès son plus jeune âge ! « Mes parents adoraient l’automobile, et ma mère était secrétaire générale de l’Automobile Club d’Ile de France. A ce titre, elle ramenait régulièrement à la maison de nombreux journaux automobiles que je dévorais, sans compter les opportunités de tester des nouveautés des constructeurs. Et en prime, j’ai pu participer à de nombreux événements marketing liés à l’automobile où son entreprise était partenaire, comme le Jacadi Trophy. Autant dire que la voiture a tout de suite eu beaucoup d’importance dans ma vie, dès mon plus jeune âge ! ». La suite sera, elle aussi, clairement orientée vers l’automobile « J’ai obtenu mon permis de conduire à 18 ans et 5 jours, après déjà quelques milliers de kilomètres au compteur, durant les 2 années de conduite accompagnée ! Cinq ans plus tard, il est temps d’arrêter de mobiliser – car immobiliser ne serait pas à propos compte-tenu du caractère inséparable entre ma monture et moi-même – la seconde voiture de mes parents. Me voilà sur le point de m’offrir ma première voiture… une Audi A3 ! J’ai tellement adoré ce modèle qu’en tout j’en ai eu onze, de plusieurs générations ! Parallèlement, comme j’aimais bien les relations humaines j’ai fait des études en Ressources Humaines, en effectuant un stage… chez Renault, pour ne pas lâcher l’automobile. Cela a été passionnant, mais mon objectif final était d’entrer chez Audi, une marque qui, pour moi, comptait déjà beaucoup. J’ai pu dans le cadre de ma dernière année d’études y faire un stage fin 2007 – début 2008. L’époque était géniale : la supercar R8 venait tout juste d’arriver. C’était comme un rêve éveillé. Et je me souviens que c’était aussi les débuts d’Avus, le seul magazine français dédié à la marque, signe qu’Audi commençait à fasciner beaucoup d’amoureux des belles voitures ». Ensuite, Grégory fera ses armes chez Audi en s’occupant de la formation des vendeurs et de l’après-vente. « C’était passionnant, car je baignais dans le produit, et j’étais constamment sur le terrain ». Un parcours sans faute qui permet à notre homme d’être définitivement embauché en 2011 par Audi France. « J’ai ensuite bifurqué vers les enquêtes de satisfaction-client et la mise en place de solutions pour améliorer le niveau de service. Là encore, cette expérience au cœur de la marque a été très enrichissante ». Ensuite, Grégory a bénéficié de belles opportunités, comme gérer des événements d’envergure en direct avec le réseau, ou encore le stand Audi au Mondial de Paris. « C’était un sacré challenge, assez stressant, avec à chaque fois près d’une centaine de personnes à gérer sur une quinzaine de jours, des hôtesses aux équipes produit en passant par l’accueil des équipes Presse et leurs invités journalistes, les milliers de clients VIP envoyés par nos distributeurs et le million de visiteur qui se rendrait sur notre stand à chaque édition ». De fil en aiguille, notre homme a ainsi mis un pied dans le monde de l’événementiel, avec la gestion de la communication autour de l’Audi driving experience, dispositif permettant aux clients et prospects de vivre ce que la marque propose de meilleur au volant des gammes les plus exclusives.

Et puis les planètes se sont alignées lorsque Guillaume Joly, alors Directeur de la Communication, a quitté son poste en 2021 pour aller chez Renault. « On m’a alors proposé de lui succéder. Je n’ai pas hésité une seconde, et j’ai ainsi découvert le joyeux monde des journalistes automobiles. J’aime ce métier de Directeur des RP Audi, car je suis en relation avec de véritables passionnés d’automobile, et on a un objectif commun : mettre en valeur le produit à travers des reportages aussi sympas que possible. Je fais en sorte, avec mon équipe de Responsables Presse (NDLR : Sabrina Nicolas et Magali Jessiaume), de donner à chaque média la possibilité de travailler dans les meilleures conditions possibles. Je leur donne un maximum de temps pour essayer bien sûr la voiture durant des centaines de kilomètres sur des parcours techniques et variés, tout en donnant l’opportunité de ramener de belles images. Bien sûr, tout n’est pas rose pour autant mais c’est ce qui fait l’intérêt du job et l’excitation au quotidien. Et puis nous avons tous les mêmes attentes ! Depuis 4 ans à la tête des RP Audi, j’ai vu la quantité de media croître, de nouveaux supports. De mon côté, je me dois de considérer l’élargissement de nos interlocuteurs (NDLR : les influenceurs), au même titre que nos cibles auprès desquelles nous devons communiquer. J’aime la diversité que ceci procure, je n’oublie pas pour autant la presse traditionnelle et accorde toujours le même degré d’importance à la presse auto, à une belle couverture d’un magazine papier, à la presse régionale, tout en me délectant de voir des contenus vidéos qui subliment le design de nos Audi ».

Et puis, comme partout, il y a la partie budgétaire, l’argent comme nerf de la guerre, un « carburant » essentiel pour organiser la présentation de nouveautés qui est un sujet de plus en plus tendu, même dans une grande marque comme Audi. « Clairement, il y a eu un avant et un après Covid, ce qui a modifié en profondeur, chez tous les constructeurs, leur manière de communiquer, avec des baisses sensibles de budget. Et en France, on doit gérer des budgets qui ne sont pas extensibles, en assumant des malus de plus en plus importants lorsque l’on immatricule une auto à destination de notre parc presse. Lorsque je verse 70 000 € de taxes CO2 pour immatriculer une Audi RS, c’est autant d’argent que je n’ai plus pour inviter des journalistes ou influenceurs lors d’un lancement produit, ce qui m’oblige ensuite à faire des choix. Je dois diminuer les capacités d’accueil des médias… ou ne pas intégrer au parc presse des nouveautés pourtant essentielles qu’on essaye alors de faire venir d’une flotte de nos collègues allemands, non soumis à cette fiscalité ». Des arbitrages parfois difficiles, mais Grégory Gouillardon se veut aussi optimiste pour les années à venir… « Nous assistons à une véritable révolution technologique, et j’ai la chance de superviser les lancements de très nombreuses nouveautés d’envergure. Ces 4 dernières années, nous avons vu l’arrivée de la gamme complète e-tron, de nouvelles générations de micro-hybridations et d’hybrides rechargeables, célébré les 40 ans d’Audi Sport, sorti du musée Audi Tradition les modèles qui ont marqué l’histoire et qui font notre héritage, mis à l’épreuve notre ADN Motorsport au Dakar, lancé les Audi R8 GT et RS6 GT, fait chanter le 5 cylindres de l’Audi RS3, organisé un Grand Prix Audi avec les Audi S e-tron GT. Et 2026 va être une année riche en émotions avec l’engagement d’Audi en F1. Et la présentation au dernier Salon de Munich du Concept C annonce l’arrivée prochaine dans la gamme d’une Audi sportive forte en image, comme le furent les TT ou R8 en leur temps ». Bref, Grégory et les amateurs d’Audi savent qu’ils vont pouvoir continuer de carburer « plein pot » à la passion !

Avus:
Related Post