Aller toujours de l’Avant…

La sortie d’une nouvelle A6 est toujours un événement, ce modèle phare chez Audi combinant depuis toujours élégance, aérodynamisme et hautes technologies. On retrouve ce tiercé gagnant ici, et peut-même davantage puisque cette A6 break est une e-tron… pour aller toujours de l’avant !

Texte et photos Thomas Riaud

En bref
Nouvelle A6, modèle e-tron 100% électrique
6ème génération d’A6, architecture 800 V
Cx record de 0,21 en Sportback, 0,24 en break
Version « Performance » de 367 ch, autonomie maxi de 713 km (WLTP)
Prix (à partir de) : 78 670 € en Design

Disponible en berline Sportback et en break Avant, la nouvelle A6 revient métamorphosée, sous les traits d’une grande routière électrique… et thermique ! Car Audi a fait le choix judicieux de ne pas choisir, en proposant toujours une A6 type C9 carburant au gasoil ou au sans-plomb (bientôt à l’essai), et cette version « e-tron », totalement inédite elle aussi. Audi aurait pu faire des économies en ne proposant qu’une seule carrosserie commune à ces deux A6, mais chacune cultive sa propre personnalité. Pour ce premier contact avec l’A6 e-tron, nous avons choisi le break Avant, largement plébiscité sur notre marché, cette variante s’étirant sur 4m93 de longueur (et 1m92 de largeur) combinant comme d’habitude aspects pratiques et élégance.

› Ras le bol des SUV ? Osez alors un grand break, l’A6 se dédoublant chez Audi en version thermique ou, comme ici, en e-tron 100% électrique !

Sur ce modèle 100% électrique le design se fend de quelques « excentricités » stylistiques, avec des optiques avant placées sur 2 étages (comme sur le Q6) et, fin du fin, la présence d’anneaux rétroéclairés en rouge sur le hayon arrière. En plus de signatures lumineuses paramétrables, on note la monte de jantes profilées au dessin aérodynamique « Style S » de 21 pouces permettant de consommer le moins possible. D’ailleurs, outre un plancher plat, la voiture dispose de nombreuses trouvailles qui vont dans ce sens, jusqu’à proposer, en option (1750 €), des rétro-caméras, comme sur notre modèle d’essai. Un dispositif digne d’un concept-car permettant de réduire la consommation de 0,2 kWh/100 km et de gagner 8 km d’autonomie. Dans la bataille de l’électrique, chaque geste compte !

Nouvelle donne

Mais contrairement aux anciens modèles « à piles », déjà techniquement dépassés, vous verrez que rouler en électrique est, dans le cas de cette A6, tout sauf une galère pour peu de naviguer à proximité de bornes à recharges rapides. Basée sur la plateforme PPE identique au Q6 e-tron, notre A6 renferme une énorme batterie de 95 kWh utiles (100 kWh brut) à architecture 800 V. Cela ne vous dit rien ? Retenez seulement que cet ensemble (proposé par Porsche sur son nouveau Macan), propose ce qui se fait de mieux à l’heure actuelle en la matière. En clair, Audi a plus que comblé son retard avec cette technologie high-tech (ce qui était tangible avec le pionnier Q8 e-tron, peu convaincant). Mieux encore, la marque aux Anneaux a pris les devants ! Désormais, grâce à ce choix technique dernier-cri, il est possible de récupérer de 10 à 80% de batterie en seulement 21 minutes sous réserve de bénéficier d’une borne délivrant un très haut débit, la voiture acceptant jusqu’à 270 kW de puissance de charge. Certes, refaire un plein d’essence reste toujours plus rapide, mais avouez que l’on retrouve, dans le cas présent, des temps tout à fait acceptables… sauf à la maison, où il faut encore 10 heures pour recharger à 100% sur du courant alternatif (11 kW). A noter qu’une version d’entrée de gamme dotée d’une batterie de 83 kWh (à partir de 67 920 € en break) est aussi proposée, une variante intéressante qui bénéficie des mêmes capacités de recharge.

› Avec cette A6 e-tron combinant une grande autonomie de 500 km réels et acceptant des recharges très rapides, rouler en électrique devient presque un jeu d’enfant.

Avec le gros accumulateur, Audi annonce une autonomie record allant de 629 à 713 km pour le break (selon conditions et dotation), en même carrément 750 km pour la berline Sportback, encore plus légère et surtout mieux profilée. On voit ici tout de suite les bienfaits de bénéficier d’une routière, naturellement plus basse qu’un SUV, le poids restant dans tous les cas élevé (2260 kg pour notre break). Bien sûr, ces valeurs obtenues lors des homologations (cycle WLTP) restent très optimistes, mais cela veut dire « qu’en vrai », il est tout à fait possible de parcourir sereinement 450 à 500 km, à condition de ne pas rouler plein gaz sur l’autoroute (210 km/h maxi). En consommation mixte, Audi annonce 17 kWh/100 km, mais dans les faits, on tourne plutôt aux alentours de 20 kWh, ce qui est déjà pas mal.

Mais en attendant de voir arriver des accumulateurs encore plus compacts, légers et performants, l’adoption de cette énorme batterie ne va pas sans poser quelques soucis au niveau de son intégration dans le châssis. Celle-ci est bien répartie, et au plus bas, ce qui profite tant au centre de gravité qu’à l’équilibre des masses, mais son épaisseur assez conséquente dessert l’habitabilité aux places arrière, car on éprouve des difficultés à caser ses pieds sous les sièges avant. Rassurez-vous, grâce à son empattement s’étirant sur 2m95 cette A6 tient son rang parmi les grandes routières, en offrant une belle longueur aux jambes et une garde au toit satisfaisante, même avec le grand toit panoramique optionnel à opacification par segments (2750 €). Et sans être un champion en matière de fret, ce grand break mérite son statut de familiale en disposant d’une capacité de coffre de 502 dm3 sous la tablette, en plus d’un bac de 27 dm3 niché sous le capot avant, utile pour ranger les câbles de charge.

Silence, ça roule

Evidemment, en bonne électrique qui se respecte, c’est dans un silence de cathédrale qu’évolue notre A6. Ceci est d’autant plus le cas que l’isolation phonique est ici vraiment soignée (double vitrage), plus que certains détails de finition qui irritent à ce niveau de gamme… et de prix. Clairement, Audi a régressé sur ce point ces dernières années, et on peut dire qu’en matière de qualité perçue, c’était mieux avant. Si les ajustages sont impeccables et que les parties hautes sont toujours soigneusement moussées, cela se gâte au niveau des parties basses, coulées dans un plastique rigide à gros grains qui sonne creux, indigne du rang d’une telle voiture. Il va falloir qu’Audi rectifie le tir rapidement ! L’aspect « premium » est en revanche perceptible au niveau de la technologie embarquée, digne d’un Airbus. L’habitacle dispose à l’avant de pas moins de 5 écrans, en comptant celui dédié au copilote, et ceux logés dans les portières, destinés aux rétro-caméras ! Un dispositif qui, d’après nous, tient plus du gadget qu’autre chose, car estimer justement les distances en se garant demeure compliqué, et moins intuitif qu’avec des rétros classiques.

› Avec les rétro-caméras et l’écran dévolu au passager, des options pas vraiment indispensables, l’habitacle compte jusqu’à 5 écrans. Heureusement, de nuit, il est possible de moduler leur intensité pour le repos des yeux.

Autre point négatif, l’ergonomie, qui se trouve en recul à cause de la suppression de nombreux boutons physiques en guise de raccourcis. Les commandes tactiles situées sur le volant sont trop sensibles, et se repérer dans les divers menus affichés par le gros écran central de 14,9 pouces n’est pas toujours évident. Rendez-nous nos boutons ! Heureusement, l’image offerte est de grande qualité (avec une mention spéciale pour le GPS assuré par Google Earth), et l’affichage tête haute complémentaire (option à 4250 €), à réalité augmentée, est particulièrement efficace et bien pensé. Quant au classique « cockpit virtuel » qui reste dévolu aux compteurs, il est toujours paramétrable et bien pensé.

Parfaitement bien installé, avec un centre de gravité bas, « mon » A6 est fin prête à avaler des kilomètres. D’emblée, sur les petites routes sinueuses du midi de la France, je prends plaisir à malmener quelque peu ce grand break de plus de 2,2 tonnes, bien servi par une direction franche et un train avant précis, celle-ci pouvant se faire encore plus ferme et directe en sélectionnant le mode « dynamic ». Et, fait nouveau, cette grande Audi étant pour la première fois de son histoire une stricte propulsion, j’ai plaisir à ressentir le train arrière enrouler avec vivacité – mais stabilité – les courbes et virages. Pour ne rien gâcher, la très recommandable suspension pneumatique adaptative – une option à 3940 € intégrée à un Pack techno – combine dynamisme et confort. De belles qualité au service d’un moteur délivrant ici quelques 367 ch qui ne manque de rien, ni de couple (565 Nm), ni d’allonge, en offrant des accélérations pour le moins efficaces (0 à 100 km/h en 5,4 sec).

› Cette A6 e-tron offre un confort acoustique et de suspensions de premier ordre, mais sait aussi faire preuve de dynamisme dans les virages. Une réussite !

Voilà quasiment des valeurs du rang d’une honnête sportive, qui n’a jamais mis à mal le freinage, facile à doser mais aussi très endurant et plein de mordant. Audi propose d’ailleurs un mode « B » pour conduire en « one-pedal », c’est-à-dire ne jamais toucher aux freins en utilisant à fond le freinage régénératif, très performant pour recharger la batterie. Et après une après-midi de roulage intensif en mixant un peu d’autoroute, de la nationale et surtout de la petite départementale, notre A6 affichait encore malgré une consommation moyenne de 21,2 kWh plus de 160 km d’autonomie, signe qu’elle est vraiment taillée pour les trajets au long cours. Bref, bien qu’électrique, cette e-tron est d’abord une grande routière digne de son blason A6.

L’avis d’Avus

Que cela fait du bien de retrouver une voiture basse, qui plus est un grand break logeable et facile à vivre, qui se pose en rivale crédible face aux éternels SUV ! Et le choix de cette silhouette élégante, en plus d’optimiser le plaisir de conduite, a bien des vertus lorsqu’il s’agit de motorisation électrique, l’autonomie en sortant grande gagnante. Au-delà d’un rayon d’action enfin digne, cette A6 e-tron peut aussi devenir une alternative aux traditionnels modèles thermiques, grâce à sa technologie au top autorisant des recharges ultra-rapides… sous réserve bien sûr d’avoir accès à un super-chargeur. Reste quelques griefs, légitimes à ce niveau de prix (même s’il n’y a pas de malus CO2), comme une finition pas toujours à la hauteur et une ergonomie perfectible…

« Fait nouveau, cette grande Audi étant pour la première fois de son histoire une stricte propulsion, j’ai plaisir à ressentir le train arrière enrouler avec vivacité – mais stabilité – les courbes et virages »

On aime:
• Technologie convaincante (autonomie ET recharge rapide)
• Comportement sûr et enjoué
• Présentation flatteuse (design et habitacle)

On aime moins:
• Prix compétitifs mais encore trop élevés
• Finition quelconque (parties basses)
• Ergonomie (pas assez de raccourcis via des boutons)

Fiche technique Audi A6 e-tron Avant Performance:
Moteur : un moteur électrique synchrones à aimants sur essieu AR
Batterie : nickel Manganèse Cobalt (NMC) de 100 kWh (95 kWh brut)
Puissance du chargeur AC – DC : 22 kW – 320 kW
Consommation mixte (WLTP) : 17 kWh/100 km
Autonomie (WLTP) : 629 à 713 km
Puissance (ch) : 367 ch
Couple : 565 Nm
Transmission : automatique à 1 rapport, aux roues arrière
Dimensions (L x l x h en m) : 4,93 x 1,92, x 1,53
Pneus AV-AR : 235/45 R 20 – 265/40 R 20
Poids à vide (kg) : 2260
0 à 100 km/h (sec) : 5,4
Vitesse maxi (km/h) : 210
Rejets de CO2 (g/km) : 0

Avus:
Related Post