Tout le monde connaît la fameuse « Chevauchée des Walkyries », un grand opéra de Wagner, puissant et marqué par un rythme endiablé. Une charge lourde portée à merveille par le nouvel RS-Q8 Performance, un SUV surpuissant qui ne fait pas franchement dans la dentelle !
Texte Thomas Riaud, photos DR
En bref
Version « RS Performance » du SUV Q8
Moteur V8 biturbo de 640 ch
Perf : 0 à 100 km/h en 3,6 sec – 305 km/h maxi
Prix : à partir de 184 800 €, hors option et malus de 60 000 €
Il était sous les feux des projecteurs au dernier salon de Munich 2023. Je parle ici du nouveau Q8 restylé, présenté dans sa sulfureuse déclinaison RS. Dans les grandes lignes, le SUV sportif des Anneaux évolue à la marge, avec quelques discrètes retouches esthétiques, affectant surtout la calandre et les boucliers. Audi a en surtout profité pour faire le ménage dans la palette de motorisations, pour se recentrer sur les versions « propres » hybrides rechargeables (55 TFSIe de 394 ch et 60 TFSIe de 490 ch), supprimant ainsi les autres blocs essence et diesel. Avec le Q8, Audi vise haut, toujours plus haut, puisqu’en marge de ces versions PHEV la marque aux Anneaux propose un fabuleux SQ8 de 507 ch (dejà essayé par nos soins). Mais pour les plus exigeants (et fortunés), il va y avoir beaucoup mieux encore, avec le retour de la déclinaison RS. Celle-ci, qui partage avec le Lamborghini Urus et le Bentley Bentayga sa plateforme et son fantastique V8 4.0 biturbo (couplé à une boîte Tiptronic à 8 rapports encore plus réactive), culmine toujours à 600 ch. Mais quitte à se faire abusivement allumer par un malus devenu indigne, Audi France a choisi de ne nous proposer que l’inédite version « Performance », qui monte le curseur à 640 ch !
› Le RS Q8 Performance donne dans la démesure : 640 ch, 305 km/h maxi et… 184 800 € minimum hors option, sans compter le « petit » malus de 60 000 € !
Bien sûr, en tant que vaisseau amiral de la gamme Q8, cette version RS Performance a droit à quelques exclusivités, comme une calandre en nid d’abeille tridimensionnelle cernée de carbone, mais aussi une signature lumineuse repensée des phares HD Matrix LED, présentant un… drapeau à damiers ! La proue profite également de nouveaux feux OLED (offrant jusqu’à 5 signatures différentes), tandis que le bas du bouclier, doté d’un extracteur, comprend un feu vertical inspiré de la F1, et intègre deux grosses sorties d’échappement ovales. A noter que cet échappement sera de type « sport RS », ceci afin de sublimer la sonorité du V8. Enfin, l’auto repose sur « d’énooormes » roues de 23 pouces à branches en Y. Elles sont, parait-il, plus légères de 5 kg chacune que les jantes standard de 22 pouces. A l’intérieur, rien de neuf sous le soleil (ou le toit ouvrant panoramique !), puisqu’on retrouve l’habitacle déjà vu sur la mouture précédente. Autant dire que l’ergonomie et la qualité perçue sont au top. Et la version RS bénéficie de quelques spécificités, comme les sublimes sièges agrémentés de surpiqûres de couleur contrastant avec la sellerie (rouge, bleu ou gris).
› En France, seule cette inédite version « Performance » sera proposée sur le dérivé RS. Autant dire que croiser un exemplaire sur nos routes se fera bien rare…
Mais vous l’aurez compris, l’essentiel se trouve ici sous le capot. Avec son V8 débridé – le plus puissant en thermique jamais proposé par Audi – le RS Q8 voit son couple de remorqueur culminer à 850 Nm, ce qui le place parmi l’élite du segment. Si, hiérarchie oblige, un Lamborghini Urus conserve un maigre avantage (26 ch), le BMW X6 M Compétition s’incline à 625 ch. Voilà de quoi permettre à ce grand SUV de revendiquer des performances ahurissantes, avec seulement 3,6 sec pour expédier le 0 à 100 km/h (soit 0,2 sec de moins qu’un RS Q8 standard), tandis que la vitesse de pointe est relevée à 305 km/h avec le bien-nommé pack Dynamic Plus.
› Le nouveau RS Q8 Performance se pose comme le modèle thermique le plus puissant jamais produit par Audi : son V8 4.0 biturbo culmine à 640 ch !
Aller vite, c’est bien, mais le faire en toute sérénité, c’est mieux. Pour ce faire, le RS Q8 sort, là encore, l’artillerie lourde, puisqu’en plus de disposer fort logiquement de la transmission intégrale quattro, gage d’efficacité (surtout pour passer la puissance au sol sur le mouillé !), il pourra, en cas de perte d’adhérence, délivrer sa puissance jusqu’à 85% sur le seul train arrière, et 70% sur l’avant. Mais en conditions normales, le différentiel central mécanique répartit la puissance entre l’essieu avant et arrière selon un rapport de 40 – 60%. En outre, ce SUV bénéficie de nombreuses optimisations du châssis comprenant une stabilisation active électromécanique du roulis (eAWS), mais aussi une suspension pneumatique adaptive sport à amortissement piloté (pouvant faire varier la hauteur de caisse sur 90 mm) et des roues arrière directrices pour optimiser le plaisir de conduite. Un plaisir malheureusement facturé au prix fort. Car si le RS Q8 Performance place la barre très haut en terme de prestations, on aurait aimé qu’il fasse exactement le contraire en terme de prix. Ce ne sera évidemment pas le cas, puisqu’en plus d’un tarif de base d’ores et déjà fixé à 184 800 €, il faudra ajouter en France 60 000 € de racket – pardon de malus – écologique, portant l’addition finale à 244 800 € minimum. Sans prendre la moindre option…