Reportage Goodwood, So good, so Goodwood !

Cette année s’est tenue la 30ème édition de l’incontournable « Festival of Speed » de Goodwood. Un événement unique au monde réunissant ce que la planète auto compte de plus fabuleux. Audi Tradition était venu assurer le show avec quelques pépites, notamment des LMP1 victorieuses au Mans…

Par Thomas Riaud, photos Thomas Riaud

Question simple : y-a-t-il mieux que le Festival of Speed de Goodwood en matière d’événement automobile ? Honnêtement, après plus de 25 ans d’expérience dans ce domaine, je ne crois pas ! Car en plus de pouvoir admirer les autos anciennes et modernes les plus belles et exclusives au monde, on a surtout le plaisir de célébrer cette belle chose qu’est la vitesse (ouh, le gros mot !), en les voyant rouler à fond. Cela se fait sur une piste improbable, une étroite langue de bitume pas plus large qu’une départementale traversant une partie du bucolique et vaste domaine de Lord March. Et courte avec ça, puisqu’elle ne mesure que 1,86 km de long, ce qui laisse peu de temps aux pilotes pour exprimer leur talent durant l’exercice imposé du « Hill Climb » (NDLR : L’ascension de la colline), rendant les choses encore plus intenses, pour le plus grand plaisir des milliers de spectateurs. Au menu de cette folle montée, pas moins de 9 virages à négocier le plus vite possible, les plus rapides atteignant le sommet en à peine 40 secondes, en flirtant avec les ballots de paille et des murs de briques bordant la piste !

Autant dire que ceux qui font l’effort de faire le déplacement depuis toute l’Europe ont raison de venir en force assister à cet événement si décalé, si anglais, si exotique, si dingue. Car au-delà des nombreux runs qui font le bonheur des amateurs de vitesse, ce ne sont pas moins de 1200 hectares qui sont transformés, durant 4 jours, en véritable salon automobile à ciel ouvert, comptant les marques les plus prestigieuses, venues en force présenter leur dernière nouveauté. Bien sûr, dans ce lieu très chic de la belle campagne anglaise (Sussex), on y croise sans surprise Rolls-Royce, Bentley ou encore McLaren dévoilant

en avant-première leur nouveauté, mais aussi de petits constructeurs bien plus exclusifs encore, comme Bugatti (venu présenter la très exclusive « Bolide »), Gordon Murray Automotive (le père de la McLaren F1), Hispano Suiza, Pagani, Koenigsegg et j’en oublie. A noter que la plupart de ces autos extraordinaires sont parfaitement accessibles du grand public, mais aussi des pilotes de légende issus de la F1 (Jason Button, David Coulthard…), une étonnante et rare proximité qui participe à la magie de l’événement !

Pour couronner le tout, hasard du calendrier, il y avait quelques anniversaires d’envergure à célébrer cette année, à commencer par les 75 ans de Porsche, la marque de Stuttgart ayant eu les honneurs du Festival, en étant mise en avant sur la célèbre sculpture dressée devant le manoir de Lord March, mais aussi à travers un incroyable plateau constitué d’une trentaine de voitures retraçant cette belle histoire. Il s’agissait essentiellement de modèles historiques de compétition, de la 550 Spyder à la monstrueuse 917 en passant par la 959 « Dakar ». En plus des 75 ans de Lotus et des 60 ans de McLaren, le festival célébrait également les 75 ans de la Nascar et, on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, ses 30 ans d’existence. Dernier anniversaire incontournable, les 100 ans du Mans, ce qui donnait le prétexte d’aligner quelques protos de légende ayant participé à la mythique épreuve mancelle. Un prétexte dont s’est saisi Audi Tradition, venu en force avec un plateau de rêve…

Nairobi – Le Mans… Goodwood !

Audi Tradition n’est donc pas venu les mains vides en sortant de ses réserves quelques pépites issues pour l’essentiel du rallye et de l’endurance. Côté rallye, on pouvait admirer un Ur quattro Groupe 4 des origines puisque datée de 1980 (ex-Mikkola), mais aussi une surprenante berline 200 quattro de 1987. Celle-ci s’est imposée au réputé très exigeant Rallye du Kenya aux mains de l’ami Stig Blomqvist, qui avait fait le déplacement jusqu’à Goodwood pour assurer le show. D’autres illustres pilotes ont également à nouveau sauté dans le baquet de « leur » Audi, notamment Mattias Ekstrom qui a repris les commandes du proto RS Q e-tron engagé actuellement au Dakar, et Tom Kristensen, alias « Mr Le Mans », trop heureux de prendre le volant de la spectaculaire S1 Hoonitron conçue en collaboration avec le regretté Ken Block. Mais le gros du plateau Audi était constitué de LMP1, ces fabuleux sport-prototypes développés spécialement pour l’endurance, dont la plupart se sont illustrés en remportant Le Mans.

Outre la pionnière du genre pour Audi, une barquette R8 de 2000 pilotée par Rinaldo Capello, il y avait une R10 TDI de 2008 qui apporta au diesel ses lettres de noblesse en s’imposant largement à l’époque (avec Frank Biela, Marco Werner et Emmanuel Pirro). Enfin, en marge de ces deux barquettes, la plus impressionnante reste sans doute la R18 e-tron quattro de 2012, un véritable avion sans ailes doté d’un cockpit fermé piloté par l’ami Benoît Treluyer. En échangeant dans les stands, Benoît me confie que retrouver l’engin avec lequel il s’est imposé au Mans est un vrai bonheur, mais que la piste étroite et sinueuse dédiée au Hill Climb n’est pas du tout adaptée à sa monture. « En plus d’être étroite et sinueuse, ce qui n’est pas du tout l’idéal pour ce type d’engin large taillé pour la vitesse, le parcours est très court, si bien que je n’ai pas le temps de faire chauffer les pneus. Du coup, dans ces conditions, je suis « sur des œufs » et je n’exploite que 10-15% du potentiel de la voiture ». Oui, seulement 10-15% de son potentiel, mais cela a suffi à faire notre bonheur à 100% !

Mais le Festival of Speed réserve aussi bien d’autres surprises, comme l’espace Cartier, mettant en scène chaque année, de façon statique cette fois, d’anciennes voitures de collection parfois uniques (dont l’antique Land Rover de la Reine, modifié pour assurer la revue des troupes), mais aussi l’espace « Rallye Stage », réservé aux voitures de rallye. Cette fois, l’essentiel de ce circuit digne d’une spéciale de rallye est tracé à même la forêt sur les hauteurs du domaine, près de la ligne d’arrivée, et c’est l’occasion de voir et revoir d’anciennes gloires de la discipline, y compris des mythiques Groupe B. Une occasion supplémentaire d’apercevoir en pleine action quelques Audi de plus, appartenant cette fois à d’heureux pilotes privés. C’est bien la seule chose qui soit d’ailleurs privée ici, car même si la météo a fait le grand écart durant ce week-end inoubliable entre généreuses éclaircies et pluies diluviennes, force est de reconnaître que l’on a été gâté. Oui, Goodwood, it’s so good !

Un grand merci à Sabrina Nicolas d’Audi France pour son aide précieuse à la réalisation de ce reportage.

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