Audi A1 40 TFSI : Graine de GTI !

L’arrivée de la nouvelle A1 a entraîné une refonte complète de la gamme, avec la disparition de la volcanique S1 quattro. Pour ne pas laisser les amateurs de sportivité orphelins, Audi propose cette version 40 TFSI, dotée de 200 ch tout de même. De quoi en faire une graine de GTI !

Texte et photos Thomas Riaud

Elle est loin d’offrir l’agrément de la redoutable (et regrettée !) S1 quattro, mais cette A1 reste malgré tout une bombinette efficace et plaisante à mener.

En bref
Version la plus puissante de l’A1
Moteur 2.0 TFSI de 200 ch
Proposée uniquement en S line, quattro indisponible
Perfs : 0 à 100 km/h en 6,5 sec – 235 km/h

Je dois vous avouer que la S1 quattro m’a fait pleurer deux fois. Lorsqu’elle est arrivée, tel le Messie, pour remplacer la marginale et éphémère A1 quattro (333 exemplaires pour… le monde !). Avec 231 ch sous le capot et l’association, d’office, d’une transmission intégrale quattro autant efficace que joueuse, la S1 quattro s’est, d’emblée, posée comme la référence de la catégorie parmi les GTI. Mieux, elle est, d’après nous, l’une des Audi les plus agréables à conduire. D’où la seconde crise de larmes, lorsqu’elle est partie à la retraite, au moment de l’arrivée, fin 2018, de cette seconde génération d’A1. Mais cette fois, le compte n’y est pas. Car vous allez voir qu’avec la nouvelle A1, Audi souffle le chaud et le froid…

L’âge de raison

Pour les choses qui fâchent tout d’abord, nous regretterons la disparition de la carrosserie 3 portes, tellement plus « fun » et sexy que la Sportback, seule variante disponible. Et la nouvelle plateforme adoptée, partagée avec d’autres citadines du groupe Volkswagen (Polo, Ibiza…), ne permet plus, techniquement, d’implanter la transmission intégrale quattro. L’A1 est donc, dans l’immédiat, condamnée à rester une simple traction avant, à l’instar de toutes ses rivales. Enfin, si la nouvelle A1 a réalisé un véritable bond technologique, en se convertissant au cockpit virtuel et au tactile, à travers un grand écran multifonction, force est de reconnaître que la qualité perçue n’est pas digne des prix pratiqués (à partir de 20 970 € avec le 3 cylindres 1.0). Toutes les parties basses ainsi que les garnitures hautes des portes sont taillées dans un vulgaire plastique rigide. Et les économies bout de chandelle, communes sur toutes les versions, se ressentent même lorsque l’on ouvre le capot, qui doit désormais composer avec une simple tige manuelle pour rester en position ouverte !

L’intérieur se met à la page et disposant, notamment, des dernières aides à la conduite et du cockpit virtuel. Mais attention à la finition qui régresse, chose impardonnable à ce niveau de prix !

Terminons ce chapitre pour relever, tout de même, les nombreux bons points qui caractérisent cette A1. Le look tout d’abord, est plutôt sportif d’aspect malgré l’adoption de la carrosserie Sportback (4m03). Feux menaçant, boucliers évasés, épaulement musclé, calandre élargie et ouïes façon S1 quattro logées à l’horizontal sous le capot y sont bien sûr pour quelque chose. Si on déplore la disparition des arches de couleur dissociée, la voiture reste malgré tout personnalisable grâce à un toit présentant un « effet flottant », peint d’une autre teinte que la carrosserie. Et le fait de disposer, d’office, de portes arrière, simplifie la vie au quotidien, surtout que cela s’est accompagné d’une majoration sensible de l’espace au niveau des places arrière (empattement de 2m56) et du coffre (335 dm3), les deux gros points noirs de la première mouture. Bref, cette A1 passe à l’âge de maturité en gagnant clairement en polyvalence !

Pragmatique… et dynamique !

Devenir mature, c’est aussi, par pragmatisme, savoir rester lucide et vivre avec les exigences de notre temps. L’époque n’est plus au diesel, et tant pis pour les gestionnaires de flottes qui voulaient équiper leurs commerciaux, amenés à faire de gros kilométrages, avec des citadines diesels. L’A1 ne carbure donc plus qu’à l’essence. La gamme monte crescendo, à travers des appellations abscondes, qui ne veulent rien à dire à personne excepté, peut-être, aux pontes du marketing. On démarre donc avec la 25 TFSI, puis on passe à la 30 TFSI, pour grimper ensuite à la 35 TFSI, la « grosse » 40 TFSI qui nous intéresse venant chapeauter la gamme (11 CV). Cette nomenclature ne vous parle pas ? Nous non plus ! Pour y voir plus clair, sachez que la « 25 » TFSI dispose d’un modeste 3 cylindres 1.0 turbo de 95 ch, la « 30 » du même bloc, mais poussé à 116 ch (ce qui change tout !), la « 35 » entrant dans les choses sérieuses en adoptant un 4 cylindres 1.5 turbo de 150 ch. Mais pour avoir du sport, du vrai, il faudra aller voir du côté de la « 40 ». Elle est dotée du même moteur mais optimisé à 200 ch, et c’est cette version de pointe, disponible depuis juin 2019, qui est ici à l’essai.

Côté style, cette dernière joue également la carte d’un certain dynamisme, en rapport avec l’écurie de 200 ch, puisqu’elle n’est proposée qu’en version S line. Forcément, avec ses boucliers spécifiques, sa double sortie d’échappement et ses belles jantes en alliage de 17 pouces, le look y gagne, mais cela fait démarrer le prix à… 32 900 €, hors options bien sûr ! Clairement, à ce niveau tarifaire, il n’y a guère que la Mini Cooper S qui vient jouer dans la même cour (26 900 €). Au-delà de ces considérations, est-ce justifié ? En partie, oui. Contre toute attente, même si cette A1 40 TFSI n’est plus qu’une simple traction, les remontées de couple restent minimes dans la direction, et l’efficacité est de mise. Pourtant, du couple, il y en a, avec 320 Nm délivrés sur une large plage, dès les plus bas-régimes (de 1500 à 4400 tr/mn), assurant une souplesse appréciable, mais aussi de belles relances. D’ailleurs, le chrono parle en sa faveur, même si les vrais chiffres sont moins flatteurs que ceux annoncés par Audi, et ce, malgré un poids contenu à 1260 kg.

En fait, sur un 0 à 100 km/h, comptez 7 secondes environ (contre 6,5 sec), le kilomètre départ-arrêté étant validé en 28 secondes. C’est du niveau d’une bonne GTI, et même si à cause du durcissement des malus cette catégorie tend hélas à disparaître (arrêt des Clio RS et 208 GTI), il reste encore quelques prétendantes (Suzuki Swift Sport, Ford Fiesta ST…). L’atout majeur de l’A1 40 TFSI reste sa polyvalence et son niveau de confort, l’amortissement offrant un très bon compromis. C’est du moins le cas si on ne sélectionne pas le mode « Dynamic », un peu trop cassant sur mauvais revêtement. Mais c’est pourtant le mode à privilégier obligatoirement pour conduire sportivement, ne serait-ce que pour avoir une boîte S-tronic (à 6 rapports) qui se montre enfin plus réactive au passage des vitesses…

L’avis d’Avus

Clairement, sans parvenir à nous faire oublier l’exceptionnelle S1 quattro, cette nouvelle A1 40 TFSI séduit par son homogénéité et son niveau de performance élevé, mais une Mini John Cooper Works fait mieux pour un prix comparable (34 500 €), tout en offrant un « toucher de route » plus direct, donc plus amusant. Le pire est que, malgré un prix de départ rondelet fixé à 32 900 €, cette A1 40 TFSI peut, au jeu des options, atteindre des niveaux stratosphériques. C’est le cas de notre superbe modèle d’essai suréquipé, peint en « bleu turbo », qui dépasse les… 43 000 €. Rédhibitoire pour une petite A1 !

Caractéristiques techniques Audi A1 40 TFSI

  • Moteur : 4 cylindres turbo et injection directe, 16v, 1498 cm3
  • Puissance (ch à tr/mn) : 200 de 4500 à 6000
  • Couple (Nm à tr/mn) : 320 à 1500 à 4400
  • Transmission : roues avant
  • Boîte : S tronic à 6 vitesses
  • Freins : 4 disques ventilés
  • Pneumatiques : 215/45 R 17 (AV et AR)
  • L x l x h (m) : 4,03 x 1,74 x 1,41
  • Coffre (litres) : 335
  • Réservoir (litres) : 40
  • Poids à vide (kg) : 1595
  • Conso urbaine/extra urbaine/mixte (l/100 km) : 8,2 / 4,7 / 6,0
  • Rejets de CO2 (g/km) : 131
  • 0 à 100 km/h (sec) : 6,5
  • Vitesse maxi (km/h) : 235

On aime

Exclusivité !
Performances satisfaisantes
Efficacité
Polyvalence, confort

On aime moins

Détails de finition désinvoltes
Prix délirant
Carrosserie vulnérable
Sonorité moteur quelconque

Avus:
Related Post