Essais

Nouveauté Audi e-tron Sportback 2020

Nouveau flacon, même ivresse

L’e-tron quattro, premier SUV 100% électrique d’Audi, se dédouble désormais en version Sportback, dotée d’une carrosserie de coupé. Mais seule la ligne se fait plus dynamique, car les caractéristiques techniques demeurent hélas identiques…

Par Jack Seller, photos DR

En bref
Déclinaison Sportback de l’e-tron quattro
Technique inchangée
Puissance de 408 ch en « 55 quattro »

Audi-e-tron-Sportback arriere
Audi laisse le choix entre un e-tron quattro semblable à un break et cette nouvelle variante Sportback, plus dynamique d’aspect avec son look de coupé. Dans les 2 cas la technologie reste hélas identique…

Ce n’est pas par hasard qu’Audi, à l’instar d’autres constructeurs, se lance dans l’électrification à travers un grand véhicule. Si l’américain Tesla a débuté avec une berline statutaire (model S) avant de proposer un gros SUV (model X), Audi fait de même en lançant l’e-tron quattro, un imposant crossover. Si, sur le papier, il paraît pourtant plus cohérent d’électrifier une citadine, promise par nature à de courts trajets (comme le fait avec succès Renault avec la Zoe), ce choix s’explique par le fait qu’il est tout simplement plus facile d’intégrer une technologie encore lourde, chère et encombrante dans une grosse voiture haut de gamme, plutôt que le contraire. Une situation ubuesque qui résulte, rappelons-le, des choix imposés par Bruxelles, qui menacent de punir dès 2021 par de grosses amendes les constructeurs dont la moyenne des rejets de CO2 dépasserait les 95 g/km. Le seul moyen est donc de multiplier les modèles électriques… même si les clients n’en veulent pas !

Pour élargir sa gamme à bon compte, Audi décline donc désormais son e-tron quattro en variante Sportback. En clair, le constructeur aux Anneaux joue aux poupées Russes, en coiffant la base technique de son SUV électrique par une autre carrosserie. Bien que de dimensions similaires (4m90), donc très habitable pour une petite famille, cette déclinaison inédite, campée sur de grosses roues de 22 pouces, se fait plus dynamique d’aspect. Pour ce faire, elle adopte à la façon d’un BMW X6 une chute de pavillon similaire à un coupé, mais également un spoiler arrière et des optiques Matrix LED de série, une première sur une Audi. Cette nouvelle silhouette, relativement élégante, n’est pas sans conséquences vertueuses sur l’aérodynamisme… donc sur l’autonomie, clé de la réussite de la voiture électrique.

« Ce dessin profilé contribue à réduire le Cx de 3 points, à 0,25, ce qui permet de gagner 10 km d’autonomie ! »

e-tron Sportback phare avant

En effet, ce dessin profilé contribue à réduire le Cx de 3 points, à 0,25, ce qui permet de gagner 10 km, portant le rayon d’action à… 446 km (cycle WLTP). A condition d’avoir bien sûr le pied très léger, car comme nous l’avions constaté lors de notre essai longue durée, le lourd e-tron quattro n’aime pas les franches accélérations, ni même les voies rapides, au point de voir l’autonomie chuter sous les 250 km. Voilà qui est fâcheux pour un véhicule familial à vocation routière. Et assez performant avec ça, car en version « 55 quattro », l’e-tron Sportback embarque 2 moteurs électriques asynchrones, un par essieu. La puissance cumulée atteint 360 ch, le couple culmine à 561 Nm. Avec la fonction « overboost » disponible pendant des séquences de 8 secondes, le conducteur dispose même jusqu’à 408 ch et de 640 Nm de couple. Dans ce cas, les 100 km/h sont atteints en 5,7 secondes.

Les machines électriques sont alimentées par une batterie de 95 kW (86,5 kW de capacité utile) logée sous le plancher, permettant de répartir idéalement les masses, au profit du dynamisme de conduite, qui est réel. Toujours dans l’optique de séduire un plus large public, Audi compte décliner l’offre en une version d’accès facturée 71 350 €, baptisée « 50 quattro », dégonflée à 313 ch.

C’est un bien mauvais calcul d’après nous pour un véhicule à vocation haut de gamme, à l’autonomie déjà juste (250 km rappelons-le dans « la vraie vie »). Car plus que les performances, qui en pâtissent logiquement (6,8 secondes de 0 à 100 km/h et 190 km/h maxi), le plus préjudiciable est, de notre point de vue, la restriction naturelle d’un tel engin due au faible rayon d’action.

Intérieur e-tron sportback
L’intérieur est assurément le point fort de cette Audi très « techno », dotée en option de rétro caméras en guise de rétroviseurs. Un gadget qui sert surtout l’aérodynamique, clé d’une meilleure autonomie.

Car dans cette configuration « premier prix », la capacité des accumulateurs n’est alors plus que de 71 Kw, ce qui fait chuter l’autonomie à seulement 347 km. Et encore, il s’agit là d’une valeur WLTP pour le moins avantageuse, donnée à titre officiel, la réalité étant probablement plus proche des 200 km, surtout sur voie rapide en hiver. Livré avec un chargeur de 11 kW ou de 22 kW en option (dès l’été 2020), qui nécessite près de 8h pour une charge complète à votre domicile, l’e-tron Sportback a au moins l’avantage de pouvoir se recharger sur les stations rapides Ionity de 150 kW, permettant de restaurer 80% de la capacité de la batterie en 30 minutes. Dommage que ce réseau soit finalement à l’image de cet e-tron : high-tech, performant et prometteur, certes, mais pas encore mature, cher (22 € la recharge) et toujours en plein développement…

coffre e-tron sportback
C’est au salon de Los Angeles qu’Audi a dévoilé opportunément cette déclinaison e-tron Sportback. Logique, dans la mesure où la Californie est à la pointe dans les voitures électriques et énergies renouvelables…

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