Audi RS5 Sportback

Du luxe … en hayon !

Avant, la sportive et luxueuse GT RS5 se dégustait de préférence à 2, en coupé notamment. Maintenant, en gagnant 2 portes arrière et un hayon, la RS5 se fait pour la première fois Sportback. Et ça, ça change tout !

Capot plongeant, ailes musclées, portes privées d’encadrement de vitre et arrière typé fast-back donnent à la RS5 Sportback les atours d’un coupé de grande classe…

En bref
Nouveau modèle « RS »
Première RS5 Sportback
Moteur V6 2.9 biturbo de 450 ch
Perf : 0 à 100 km/h en 3,9 sec -280 km/h
Prix : 97 570 € (à partir de, hors malus de 10 500 €)

A Avus, on adore les voitures de Grand Tourisme, ces autos « plaisir » qui incarnent un certain art de vivre, tout en s’habillant d’une carrosserie au style suggestif. Et chez Audi, entre le TT et la R8, il y a depuis 2007 l’A5, un chef d’œuvre du design qui fera date, légué par un Walter Da Silva particulièrement bien inspiré, une sorte de cadeau d’adieu du responsable du style avant de prendre sa retraite. Très sobre sur la forme, l’A5 se permet une petite originalité qui lui donne tout son sel de profil, à savoir une sorte de « vague » qui ondule avec subtilité tout le long des flancs. Un gimmick bien sûr présent sur le coupé, première carrosserie de la famille, mais aussi sur le cabriolet, sans oublier la surprenante déclinaison Sportback, semblable à un coupé-berline. Une version qui, malgré l’ajout de portes arrière et d’un hayon, ne dénature en rien le style fort de l’A5. Une prouesse, sachant qu’en plus, l’empattement a été rallongé en conséquence, ce dérivé familial étant en fait une classique A4 entièrement recarrossée !

« A l’attaque sur une route sinueuse, on a une pensée émue tant pour
le travail des plaquettes que des pneus »

Mais contrairement aux coupés et cabriolets, qui ont eu la chance et l’honneur d’être déclinés en variantes RS, dotées chacune d’un sublime V8 atmosphérique 4.2 de 450 ch, la Sportback reste en retrait. Elle n’a droit, au mieux, qu’à une version « S », équipée d’un V6 TFSI de 333 ch. Malgré la puissance de feu plus conséquente des Porsche Panamera et autres Mercedes CLS, rivales directes de l’A5 Sportback, Audi en restera là, y compris après le restylage. Face au succès du premier opus, Audi renouvelle son A5 en 2016. Les amateurs peuvent être rassurés : malgré le poids des ans, elle a su garder la ligne, tout en renforçant sa musculature ! Et à l’instar de la première mouture, Audi commercialise son nouveau modèle dans le même ordre d’apparition. Un tiercé gagnant avec le coupé, puis le cabriolet, et enfin la Sportback. Mais pour le plus grand bonheur des papas pressés, cette dernière bénéficie enfin de toute l’expertise du département « Audi sport » en devenant elle aussi une RS. De quoi voir le Grand Tourisme sous un autre angle…

Sans en faire trop, la RS5 Sportback se remarque, y compris comme ici dans cette discrète livrée gris Nardo du plus bel effet. D’autres coloris plus voyants sont disponibles, comme le très exclusif « vert Sonoma ».

Du Grand Tourisme, en grand !

Et oui, cette fois, avec cette inédite RS5 Sportback, à l’aspect autant longiligne qu’inquiétant, Audi dispose enfin d’un modèle susceptible de répondre aux Mercedes CLS et AMG GT, voire Porsche Panamera, même si cette dernière évolue d’après nous dans une autre galaxie, plus proche de l’A7 Sportback ! De quoi voir enfin le Grand Tourisme en grand, bien plus en tout cas qu’avec une A5 coupé ou cabriolet, des autos bien jolies, certes, mais aussi trop égoïstes et étriquées pour espérer voyager confortablement avec 4 adultes et leurs bagages.

Avec cette Sportback de 4m78, allongée de 6 cm en partie au niveau de l’empattement (2m83), ce grief de taille s’envole. En outre, elle est plus haute de 2 cm, au profit de la garde au toit au bénéfice des places arrière, tandis que le coffre, facile d’accès et modulable, gagne 15 dm3 de contenance (480 dm3 sous la tablette). Malgré cet embonpoint, qui se solde aussi par l’apport de 35 kg supplémentaires, la RS5 Sportback n’a rien perdue de son élégance. Et en tant que digne Audi RS, elle reçoit tout l’accastillage qui donne habituellement le sel à ces modèles à part. Boucliers retravaillés, jupes profilées, calandre à nid d’abeille repensée, jantes larges et généreuses sorties d’échappement composent un look bien à part, mixant une belle musculature à une certaine retenue, quoique cette RS se remarque au premier coup d’œil.

L’intérieur, bien qu’agrémenté lui aussi de nombreux éléments spécifiques, joue également la carte de la sobriété. Pourtant, dans le détail, tout y est : elle a bien sûr la clim et la classe, mais surtout un volant à méplat en alcantara avec palettes en aluminium, des seuils de portes estampillés « RS5 », les sièges sport en cuir gaufré et surpiqué sans oublier des inserts en carbone (option à 1200 €) qui composent un univers autant chic que sportif. Bien entendu, la filiation avec l’A4 dont cette Sportback dérive techniquement est ici évidente, en héritant d’une planche de bord identique, à quelques menus détails près. Sans être autant high-tech que les tableaux de bord des dernières A6 ou A7, on retrouve donc sans surprise le fameux cockpit virtuel qui, comme dans la RS4, dispose d’un graphisme inédit lorsque l’on passe en mode « dynamic ». Au-delà de cet aspect quelque peu « gadget », force est de reconnaître que tout est parfaitement lisible, y compris par une forte luminosité. Et comme d’habitude, d’une pichenette sur un bouton situé sur le volant, on peut changer l’affichage. En fait, on peut changer plein de chose sur cette voiture sauf, peut-être, ce pour quoi elle est faite : rouler vite et loin !

Négociante en virages

D’une génération à l’autre, la RS5 stagne à 450 ch et a perdu en plus 2 cylindres dans l’opération, en passant d’un suave et guttural V8 4.2 atmosphérique, à un V6 2.9 biturbo. Forcément, posé comme ça, ce n’est pas très vendeur, même si c’est une triste réalité, dictée par les exigences environnementales de notre époque. Mais techniquement, on n’a pas perdu au change, ce nouveau V6 étant bien plus léger et compact, ce qui est tout bénéfice pour le comportement, avec bien moins de poids sur le train avant, ce qui n’est pas un luxe sur une auto accusant 1795 kg sur la balance. Et en plus, comparé au V8, ce V6 à la santé de fer délivre plus de couple (600 Nm), sur une plage plus large, et ce, dès les plus bas-régimes (1900 tr/mn). A l’usage, cela donne l’impression de tendre un élastique que l’on lâche d’un seul coup, avec pour conséquence, une accélération pour le moins convaincante.

Malgré sa surcharge pondérale par rapport au coupé, cette RS5 Sportback détalle elle aussi en 3,9 sec sur le 0 à 100 km/h, la transmission intégrale quattro, naturellement livrée de série, jugulant toute perte de motricité. Après, les 8 rapports de la boîte Tiptronic égrène chaque vitesse dans de la ouate, à la vitesse de l’éclair, permettant à la voiture de tracer comme une balle de fusil (280 km/h maxi). Aller vite en ligne droite, beaucoup de sportives puissantes savent le faire, mais garder le rythme dans les virages, est une autre paire de manches. Et à ce petit jeu, force est de constater que cette RS5 sait également se transformer en négociante en virages. A l’attaque sur une petite route sinueuse, on a une pensée émue tant pour le travail des plaquettes que des pneus, mais force est de reconnaître que cette Sportback est d’une efficacité diabolique, bien que dépourvue de roues arrière directrices. L’agilité est pourtant bien présente, le quattro délivrant jusqu’à 70% du couple sur les seules roues arrière, ce qui incite à s’encanailler. Voilà un style de conduite pas vraiment « éco-friendly », capable de faire grimper en flèche la consommation moyenne à plus de 15 l/100 km, mais que l’on peut partager à 4 dans un confort de haute volée.

L’avis d’Avus

Excepté une sonorité un peu étouffée, que l’on aurait aimé plus généreuse comme avec feu le V8, et un poids qui demeure encore malgré tout trop élevé à notre goût, cette RS5 bipolaire étonne au quotidien, en sachant presque tout faire. Docile et confortable en ville, dynamique et efficace sur route sinueuse, diablement rapide sur autoroute tout en restant facile à vivre pour 4 passagers, cette RS5 Sportback a toutes les caractéristiques d’une bonne GT. Et, chose amusante, même si elle en offre finalement plus que le coupé dont elle dérive, cette RS5 familiale s’affiche exactement au même prix, soit 97 570 €. Une Audi qui en offre plus pour le même prix, la chose est si rare, que rien que pour ça, c’est assurément une affaire !

Fiche Technique
Audi RS5 Sportback (2019)

  • Moteur : 6 cylindres en V, 24 soupapes, 2894 cm3
  • Alimentation : injection directe d’essence + 2 turbos
  • Puissance maxi (ch à tr/mn) : 450 ch à 5700
  • Transmission : aux 4 roues (quattro avec Torsen), boîte
  • Tiptronic : à 8 rapports
  • Suspension AV : système McPherson, ressorts hélicoïdaux,
  • amortisseurs et barre anti rapprochement
  • Suspension AR : roues indépendantes, système McPherson,
  • ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis
  • Freins : Disques ventilé sav + ar (carbone-céramique en
  • option à 7300 €)
  • Dimensions L x l x h (m) : 4,78 x 1,86 x 1,38
  • Poids (kg) : 1795
  • Pneus : 275/30 ZR 20
  • Vitesse maxi (km/h) : 280 km/h
  • 0 à 100 km/h(sec) : 3,9
  • Prix en 2019 : 97 570€ (hors options et malus)
La RS5 Sportback est plus performante que la BMW Série 4 Gran Coupé, seule rivale directe. Du coup, elle se heurte à des concurrentes plus musclées et prestigieuses, comme les Porsche Panamera et Mercedes AMG GT…

Les plus

  • Ligne séduisante
  • Réelle polyvalence
  • Agrément de conduite, performances
  • Prix presque attractif (pour une RS !)

Les moins

  • Sonorité trop discrète
  • Poids élevé
  • Options à rallonge
  • Tableau de bord calqué sur l’A4
  • Malus prohibitif…
  • Autonomie un peu juste (réservoir de 58 l)
Avus:
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