Essais

Audi A4 Allroad 45 TFSI

On the (All) road again !

A l’occasion du profond restylage opéré sur l’A4, le très chic dérivé du break baroudeur Allroad reprend du service. Nouveau look, nouvel intérieur et nouveaux moteurs, tout y est pour entamer une nouvelle vie !

Texte et photos Thomas Riaud

En bref
Troisième version de l’A4 Allroad et seconde génération
Modèle essayé : 2.0 45 TFSI (245 ch, 370 Nm)
Performances : 0 à 100 km/h en 6,1 sec – 247 km/h
Prix (à partir de) : 52 600 €

A Avus, on a toujours eu un faible pour les déclinaisons Allroad, à notre sens plus discrètes et élégantes que les SUV classiques, mais également plus dynamiques sur route, sans se départir pour autant de réelles capacités en offroad. Bref, un beau break Allroad, en plus de se montrer diablement chic, se pose comme la quadrature parfaite de ce que l’on peut attendre d’une auto haut de gamme polyvalente. Initialement réservée à la grande A6, la variante Allroad est, depuis une dizaine d’années, désormais proposée sur l’A4, positionnée un cran en-dessous. A l’instar de l’A6 Allroad, cette A4 est également tout bonnement irrésistible, puisqu’elle adopte exactement les mêmes ingrédients, avec notamment une garde au sol rehaussée de 35 mm et tout l’accastillage attribué habituellement aux « vrais » 4×4

Elargisseurs d’ailes, grosses roues de 17 pouces, sabots protecteurs métalliques, pare-chocs et bas de caisse renforcés, mais aussi garde au sol surélevée, tout y est ! Le tout servi bien entendu avec la transmission intégrale quattro, une du meilleur type, puisqu’elle intègre un Torsen. Voilà donc une Audi qui nous tient à cœur, et ce d’autant plus que sa première variante s’est affichée, sur papier glacé, dès notre tout premier numéro, sur un essai exceptionnel réalisé en Islande. Dix ans plus tard, l’A4 en est à la génération B9, et celle-ci s’offre son premier restylage. Toute la gamme en profite, version Allroad comprise, et cela se voit immédiatement.

Chirurgie lourde

Habituellement, Audi se cantonne à restyler ses modèles à mi-carrière en usant avec parcimonie du bistouri, mais dans le cas présent, on a affaire à de la chirurgie lourde ! Le regard de la voiture est métamorphosé (phares Matrix LED), les boucliers retravaillés et, plus surprenant encore, Audi est allé jusqu’à redessiner les flancs, en intégrant des bossages au niveau des passages de roue, comme sur les anciennes quattro. L’arrière gagne quant à lui un jonc chromé qui fait la jonction entre les feux. Ces modifications qui apportent tant un coup de jeune qu’une salutaire touche de dynamisme concernent tous les modèles d’A4, et notre Allroad n’y fait pas exception. Si elle reçoit à l’instar des autres A4 une calandre singleframe plus basse et plus large, cette-dernière se distingue toutefois en adoptant des lamelles verticales chromées, afin d’être en accord avec la famille des SUV Audi.

L’A4 Allroad conserve bien entendu des capacités tout-chemin supérieures au break Avant, grâce à sa garde au sol augmentée de 35 mm, sa suspension pilotée spécifique, ou encore un mode tout-terrain supplémentaire, disponible dans l’Audi drive select.

A l’intérieur en revanche, c’est presque le statu quo. Comprenez que la qualité de fabrication et la finition demeurent irréprochables, mais que si vous cherchez des aspects pratiques et du volume, il faudra une nouvelle fois passer votre chemin, l’A4 Avant (et Allroad) ne figurant pas parmi les poids lourds de la catégorie, l’esthétique primant sur les aspects pratiques.

Ainsi, le coffre cube toujours 495 dm3 sous la tablette (1495 dm3 en break) et les espaces de rangements demeurent limités. Sur ce point, un SUV comme le nouveau Q3 fait clairement la différence, surtout que notre A4 Allroad se cantonne à une modularité des années 90, limitée à une simple banquette 2/3 – 1/3 rabattable. Un peu plus de modularité n’aurait pas déplu, via l’adoption par exemple d’une banquette coulissante, et ce d’autant plus que la place centrale arrière reste étroite et inconfortable

Depuis 25 ans, l’A4 est le best-seller de la marque aux quatre anneaux (plus de 7,5 millions d’unités produites depuis 1994), mais l’élitisme variante Allroad, âgée de seulement 10 ans, se fait bien plus rare…

La vraie nouveauté dans l’habitacle de cette A4 2019 vient du système multimédia MMI, qui se passe désormais de molette et que l’on gère via un écran tactile de 10,1 pouces (optionnel). A l’usage, il y a du bon, ce dernier étant lisible et très réactif, mais également accessible par le passager. Mais en roulant seul, cette implantation implique aussi de détourner le regard de la route, ce qui peut poser naturellement problème. En clair, on aimait bien notre vieille molette !

Et si le désormais classique cockpit virtuel est toujours du voyage, ce n’est plus le cas de certains moteurs, poussés à la retraite au profit d’autres. La gamme A4 propose 5 moteurs TDI de 136 à 347 ch et 3 blocs essence de 150 à 245 ch, disponibles avec boîte manuelle ou automatique (S tronic 7 ou tiptronic 8), et une transmission 2 ou 4 roues motrices.Mais la principale nouveauté mécanique se situe dans l’apparition d’un système hybride léger qui permet de réduire les consommations de 0,3 litre aux 100 kilomètres en moyenne. Ainsi, tous les moteurs essence disposent d’une batterie de 12V.

L’Allroad étant un break haut de gamme, il se réserve le meilleur de l’univers Audi, avec la transmission quattro, mais aussi les 4 cylindres les plus nobles, avec le 2.0 45 TFSI (245 ch) et 2.0 40 TDI (190 ch), couplés à l’excellente boîte S-tronic à 7 rapports. Ce n’est qu’un début, car des 6 cylindres feront immanquablement leur entrée sous le capot. En attendant, nous avons voulu essayer la version de pointe, animée par ce 45 TFSI, un matricule abscons qui désigne un 2.0 essence (TFSI) délivrant 245 ch et 370 Nm.

Silence, on roule

C’est en territoire connu que je me glisse derrière le volant, presque pas perturbé par l’implantation en hauteur du nouvel écran tactile, véritable tour de controle de la voiture. Bien sûr, l’Audi drive select, qui permet de paramétrer la voiture en fonction de ses envies, est toujours au rendez-vous, et ce dernier intègre, sur la déclinaison Allroad, un mode tout-terrain spécifique. Sinon, on retrouve les autres modes communs à toutes A4 (Efficiency, Comfort, Auto, Dynamic et Individual), permettant de jouer sur la dureté de l’amortissement piloté, la fermeté de la direction, ou encore la réponse de l’accélérateur et de la boîte. En ce qui nous concerne, le mode « auto » nous paraît le plus approprié, car il va s’adapter de lui-même à bon escient à votre style de conduite en offrant du ouaté en roulant « cool », ou au contraire plus de fermeté en haussant le rythme.

Si le châssis équilibré de cette A4 reste un modèle du genre, en combinant confort et dynamisme, je dois avouer avoir été quelque peu déçu par ce moteur. Il fait le job, et même plutôt bien d’ailleurs, en claquant des chronos fort honorables (0 à 100 km/h en 6,1 sec – 247 km/h), mais le tout en totale discrétion, sans entrain ni panache. Pire encore, son silence de fonctionnement est tel qu’il se fait presque totalement oublier, ce qui est dommage lorsque l’on apprécie les belles mécaniques et que l’on paye, dans le cas présent, 2010 € de malus. Enfin, on voudrait bien savoir comment Audi parvient à réaliser un remarquable 6,6 l/100 km en consommation moyenne. Sans doute au point mort, dans les descentes, rétros électriques de rabattus ! Au-delà de tous ces aspects, l’Audi A4 Allroad « 2019 » améliore une copie déjà réussie et, s’il n’est pas le plus familial des breaks, il reste certainement l’un des plus homogènes. Et des plus chers…

L’intérieur, presque identique, adopte néanmoins un imposant écran tactile de 10,1 pouces et dit adieu à la molette qui était située sur sa console centrale.

L’avis d’Avus

Plus dynamique en comportement qu’un SUV grâce à un châssis bénéficiant d’un centre de gravité plus bas, mais aussi plus esthétique, l’A4 Allroad n’a cependant pas que des qualités, et marque le pas en matière de modularité. C’est dommage qu’Audi n’ait pas profité de ce restylage pour corriger ce point. Enfin, quitte à vous ruiner, choisissez un autre moteur que ce 45 TFSI, bien trop policé à l’usage pour nous séduire. Il faudra faire preuve d’un peu de patience pour bénéficier d’un noble V6 3.0 TDI de 231 ch, un bloc qui parvient à combiner, lui, performances, sonorité agréable et sobriété…

Fiche technique

On aimeOn aime moins
Break chic et polyvalent Sensations aseptisées
Performances flatteuses Modularité basique
Dotation sérieuse Coffre et rangements limités
Qualités dynamiques Prix élitiste, options chères et nombreuses
  • Moteur : 4 cylindres TFSI, 1984 cm3
  • Puissance maxi (ch à tr/mn) : 245 à 4300
  • Couple maxi (Nm à tr/mn) : 370 à 1600
  • Transmission : aux 4 roues, boîte S-tronic à 7 rapports
  • Freins : Disques ventilés, étriers à 4 pistons (AV et AR)
  • Dimensions L x l x h (m) : 4,75/1,84/1,49
  • Poids (kg) : 1685
  • Volume du coffre (litres) : 495 (1495 en break)
  • Pneus AV/AR : 225/50 R 17
  • Vitesse maxi (km/h) : 247
  • 0 à 100 km/h (sec) : 6,1
  • Émissions CO2 (g/km) : 142

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Rechercher une voiture