Audi TT RS Coupé

TTGV !

Si vous pensez que le TT n’est qu’une belle auto pour « fashion victime », alors c’est que vous n’avez encore jamais vu la très méchante variante RS. Et surtout que vous n’êtes pas encore monté à bord, pour faire un galop d’essai. Une lacune impardonnable que nous allons corriger de ce pas !

Ce TT RS vous transporte vite, très vite même, dans un univers digne d’une supercar !

En bref
Version RS du dernier TT Coupé
Existe aussi en roadster
Moteur : 5 cylindres 2.5 turbo
Puissance : 400 ch

On le voit comme le nez au milieu de la figure. Je veux parler du gros bouton rouge « start » intégré au volant à méplat, un héritage direct issu de la supercar R8 qui en dit long sur les prétentions du TT RS. Un modèle vraiment à part qui, excepté l’allure d’un TT, n’a plus grand-chose à voir avec une version de base tant les modifications sont nombreuses, et profondes. Cela mérite un petit retour en arrière. Le modèle RS est arrivé tardivement dans la famille TT, puisqu’il est apparu sur la seconde génération, en fin de carrière.

Déjà, cette version avait posé certains jalons, en héritant du fantastique 5 cylindres turbo de la RS3 de l’époque. Mais en dépit d’une puissance respectable de 340 ch (et même 360 ch en variante « plus » très confidentielle), cette génération de TT n’est jamais parvenue à faire vibrer les amateurs de conduite sportive, son comportement trop sûr et efficace nuisant quelque peu au dynamisme… et au plaisir de conduite.

Avec ce troisième et ultime opus de TT, Audi est allé bien plus loin dans l’allègement au niveau de la structure et des trains roulants, mais aussi au niveau de la puissance. Carrément 400 ch, soit une puissance strictement identique à une Ferrari Modena du début des années 2000… et presque autant que sur la première Audi R8. Sauf que ces dernières utilisaient un V8 de RS4, alors que le dernier TT RS reste fidèle au 5 cylindres turbo, un moteur culte chez Audi depuis les années 80. Un moteur à l’architecture désormais unique au monde dans la production automobile actuelle qui a, de surcroît, remporté de nombreux prix internationaux tant il est brillant, et envoûtant…

« Excepté l’allure d’un TT, cette variante démoniaque n’a plus grand-chose à voir avec un modèle de base tant les modifications sont nombreuses »

Tonnerre mécanique

Contact. Le tableau de bord s’illumine de partout, jusqu’aux jolies buses circulaires des aérateurs. Le cockpit virtuel, spécifique à cette version, affiche en bonne place le compte-tours face au centre, un peu à la manière de ce qui se pratique chez Porsche. La voiture est sous tension. Le pilote aussi, prêt à déclencher les hostilités, mode « dynamic » sélectionné. C’est là qu’intervient précisément ce fameux bouton rouge « start ». C’est dingue comme une petite pression délicate et innocente sur un bouton peut avoir comme conséquence !A froid, gavé en essence par le starter automatique, le 5 cylindres explose d’un coup et déchire le silence aux alentours. Si vous êtes du genre matinal, pour aller au boulot, espérez que vos voisins soient sourds… ou très mélomanes.

Le cockpit virtuel bénéficie d’un affichage dédié, indiquant même les « G » en virage ou en accélération.

Car si un écolo de base (pléonasme !) parlera de bruit, voire même de pollution sonore, nous, en tant qu’experts à l’ouïe fine, nous qualifierons plutôt cette sonorité de musicale. De franchement musicale même, avec une signature acoustique unique, qui prend aux tripes, amplifiée par les deux gros échappements ovales à clapets actifs. Mais le TT RS n’est pas qu’un champion sur le plan sonore. La bande-son jouée par ce bouilleur capable d’accrocher les 7000 tr/mn est en rapport avec les accélérations dispensées. Mieux vaut alors regarder devant soi, et bien loin si possible, le pare-brise devenant semblable à un écran 16/9ème où l’on semble projeter un film en mode « avance rapide ».

Mini R8

C’est qu’il pousse comme un beau diable ce TT. Et il tire en même temps, la transmission intégrale quattro agissant de concert sur les 4 roues pour passer toute la puissance au sol. Sur le moment, j’ai une pensée émue pour le travail accompli par les cardans, car expédier cet engin de 1500 kg en seulement 3,5 sec sur un 0 à 100 km/h, cela force forcément le respect. Pour bien remettre les choses en perspective, c’est précisément le temps que claquait la première R8 V10, qui ne m’a jamais donné l’impression de se traîner. Ce TT de folie envoie donc du bois à tous les étages, mais après ? Après, c’est une question de gros cœur, mais aussi de morphologie de la route.

De préférence, mieux vaut qu’elle soit large, déserte et très roulante, avec de belles courbes qui enroulent… et surtout pas polluée par un traître radar qui viendrait gâcher ce beau moment de communion avec la machine. Dans ces conditions, en restant soudé sur la pédale de droite, en laissant faire la boîte S-tronic à 7 rapports, ce TT RS peut vous accompagner dans ce délire mécanique jusqu’à 280 km/h chrono !

Même à ces allures inavouables, je ne dirai qu’une seule chose : même pas peur ! Car comme son prédécesseur, le TT RS reste toujours soudé au sol, y compris lorsque l’on commence à le brusquer sur une petite route sinueuse. Pour ce galop d’essai, effectué en plein automne sur une chaussée parfois grasse, le TT ne s’est jamais départi de sa belle rigueur. C’est vrai, on ne va pas se mentir, une Porsche Cayman S paraît plus enjouée et précise encore, tandis que les amateurs de pilotage préfèreront sans doute la mobilité amusante du train arrière d’une BMW M2. Tout le contraire du TT RS qui, avec 61% du poids reposant sur le train avant, a plutôt tendance à sous-virer à la limite.

Clairement, c’est vrai, c’est moins « fun » à la conduite, mais en contrepartie, pouvoir souder sans grande retenue sur une route humide compense cet écueil. D’ailleurs, l’affichage variable du cockpit virtuel permet de visualiser, en direct, les « G » encaissés au freinage… ou dans les virages.

En clair, le TT RS est une vraie Audi quattro, avec les défauts de ses qualités, et vice-et-versa.

Cette supercar en réduction peut adopter, sur le train avant, des disques en carbone-céramique.

L’avis d’Avus

On n’aime pas le TT RS : on l’adore ! Excepté une conduite peu ludique, tant il se montre presque trop efficace, il a tout pour lui. Les Dieux l’ont gâté en lui donnant une plastique de rêve, un habitacle high-tech et ergonomique et un moteur incroyable, qui justifie à lui seul cet achat coup de cœur. Cependant, il ne vous aura pas échappé que, depuis cet été, avec la nouvelle homologation WLTP liée aux normes antipollution, le TT RS n’est plus commercialisé, Audi étant prié de revoir sa copie à l’occasion du restylage. Espérons seulement que cette opération n’abîme pas ce monument de l’automobile. On vous le dira courant 2019, lorsqu’il nous sera permis d’essayer la nouvelle mouture…

Caractéristiques techniques Audi TT RS Coupé

  • Moteur : 5 cyl. turbo et injection directe d’essence (TFSI), 2480 cm3
  • Puissance (ch à tr/mn) : 400 à 5850
  • Couple (Nm à tr/mn) : 480 à 1700
  • Transmission : aux 4 roues (quattro)
  • Boîte : S tronic 7
  • L x l x h (en m) : 4,19 x 1,83 x 1,34
  • Pneumatiques : 245/35 ZR 19 (AV et AR)
  • Poids à vide (kg) : 1440 (1530 roadster)
  • 0 à 100 km/h (sec) : 3,5 (3,6 roadster)
  • Vitesse maxi (km/h) : 250 (autolimitée), 280 en option

On aime

  • Ligne intemporelle
  • Habitacle high-tech et bien fini
  • Le meilleur moteur de la catégorie !
  • Performances de supercar

On aime moins

  • Carrosserie vulnérable
  • Plus disponible en neuf !
Avus:
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