48 h en … TTS : Need for speed

Que dites vous de rouler sans entrave, ni contrainte, au volant du tout dernier TTS ? C’est ce qu’Audi nous a proposé, en allant sur le tracé historique du Tourist Trophy, sur l’île de Man. Là-bas, il n’y a qu’une seule limite : la vôtre…

En l’espace de 20 ans et 3 générations, le TT est devenu une véritable petite sportive, la version « S » délivrant désormais 306 ch et 400 Nm de couple dès 2000 tr/mn.

En bref
Troisième génération de TT, premier restylage
Version essayée : TTS coupé
Moteur 2.0 TFSI 306 ch
0 à 100 km/h en 4,5 sec – 250 km/h maxi
Prix : 54 500 € (à partir de)

TT… Voilà un nom bref, pour une grande auto. Pas pour sa taille (4m19), mais pour ce qu’elle représente car, à l’instar de l’indémodable Porsche 911, le TT est assurément un classique du design. Et bien plus encore, la jolie figure de mode née en 1998 étant devenue, en l’espace de 3 générations, une vraie bombinette. Pour le néophyte, ce nom énigmatique fait d’abord écho à sa ligne singulière présentant, de profil, une symétrie quasi-parfaite. Mais pour les plus érudits, ce nom fait référence au « Tourist Trophy », qui se déroule chaque été sur l’île de Man. Ceux qui pensent qu’il s’agit d’une gentille balade pour touristes du 3ème âge vont aller faire un tour sur « you tube » pour voir de quoi il retourne. Car le « TT » est juste la course de moto la plus déjantée de la planète depuis plus d’un siècle ! TT… Voilà un nom bref, pour une grande auto. Pas pour sa taille (4m19), mais pour ce qu’elle représente car, à l’instar de l’indémodable Porsche 911, le TT est assurément un classique du design. Et bien plus encore, la jolie figure de mode née en 1998 étant devenue, en l’espace de 3 générations, une vraie bombinette. Pour le néophyte, ce nom énigmatique fait d’abord écho à sa ligne singulière présentant, de profil, une symétrie quasi-parfaite. Mais pour les plus érudits, ce nom fait référence au « Tourist Trophy », qui se déroule chaque été sur l’île de Man. Ceux qui pensent qu’il s’agit d’une gentille balade pour touristes du 3ème âge vont aller faire un tour sur « you tube » pour voir de quoi il retourne. Car le « TT » est juste la course de moto la plus déjantée de la planète depuis plus d’un siècle !

Et pour bien situer les choses, l’île de Man est sur la carte un minuscule caillou d’une centaine de kilomètres posé au milieu de la mer d’Irlande, habité par 85 000 âmes. Une île aux paysages vallonnés et verdoyants qui jouit d’une totale autonomie par rapport à la Grande Bretagne. L’île de Man est ainsi un paradis apprécié des grosses fortunes, qui y bénéficient de certaines largesses, mais aussi des automobilistes et des motards, puisqu’en dehors des agglomérations, il n’y a aucune limitation de vitesse !

C’est ainsi que depuis 1907, tous les dingues de vitesse se retrouvent fin mai sur cette « île d’hommes » pour disputer le célèbre « TT » en essorant sévèrement la poignée des gaz. Et pas qu’un peu, le tracé de 60 km du « circuit » serpentant entre arbres, maisons et murs de pierres sèches, étant bouclé pour les plus rapides en moins de 17 minutes, à la moyenne vertigineuse de… 214 km/h ! Certes, à l’époque où Auto Union engageait ses motos DKW et NSU, cela devait aller un peu moins vite. Mais c’est en s’appuyant sur ce passé prestigieux qu’Audi a légitimement trouvé son inspiration pour baptiser sa petite sportive. TT : voilà un nom fleure bon la testostérone, la liberté et la vitesse. Nous adoubons ce bel hommage !

Le TT reste un « must » tant en ergonomie qu’en finition, et très agréable à vivre… seulement aux places avant !

Opération séduction

Vingt ans après la sortie du premier TT, c’est donc dans ce coin improbable et reculé qu’Audi a opportunément choisi de présenter à une poignée de journalistes son modèle restylé. Au fil des générations, les belles rondeurs du premier opus ont été remplacées par des traits plus saillants, donnant de l’agressivité à l’ensemble. Malgré tout, le caractère, les proportions générales et l’arche composant le toit demeurent des fondamentaux, suffisants pour identifier au premier coup d’œil cette voiture « différente ». On imagine l’embarras des designers pour restyler cette icône en passe de devenir intemporelle. Iriez-vous toucher aux fresques de la Chapelle Sixtine ? C’est donc au scalpel que sont intervenus les chirurgiens plastiques des Anneaux pour redonner un coup de jeune à ce 3ème et ultime opus, né en 2014. Terminé donc la calandre flottante et les courbes habillant le bas du bouclier avant.

Ce  TT Mk3 « phase 2 » gagne encore en virilité, avec une calandre singleframe plus marquée, et l’adoption d’ouïes latérales verticales creusées dans le bouclier avant. L’arrière se fend de la même coquetterie, juste sous les feux. Cela reste léger, mais suffisamment perceptible pour apporter un peu de sang neuf. Quant aux plus exigeants, ils pourront se tourner vers une inédite version « compétition » qui, à défaut d’offrir des chevaux en plus, propose un style plus affirmé encore (voir nos news). Si cette version « compétition » ne reste donc finalement qu’une simple finition à l’aspect plus sportif, force est de reconnaître qu’à l’ouverture des portes, le charme agit toujours. En 2014, la dalle numérique de 12,3’’ à affichage variable, baptisée « cockpit virtuel », avait fait sensation à l’époque. Depuis que ce type de dispositif tend à se généraliser, l’effet « whaouh » est moins présent, mais la présentation, tant que la qualité d’assemblage, continuent de susciter l’admiration. Chaque détail est soigné, à l’image du centre des buses d’aération circulaires, qui intègrent les molettes digitales pour régler le débit ou la température. Et pour parfaire cette « opération séduction », les ingénieurs ont apporté quelques évolutions technologiques.

Au fil des générations, le TT gagne en virilité, avec des traits toujours plus saillants. Ce restylage s’accompagne de quelques évolutions techniques…

Globalement, les motorisations gagnent en puissance. L’entrée de gamme 1.8 TFSI (baptisé 40 TFSI) passe de 180 à 197 ch et, juste au-dessus, le bloc 2.0 TFSI grimpe de 230 à 248 ch (45 TFSI) en donnant accès, en option, à la transmission intégrale quattro. Une évolution somme toute logique puisque les dernières Volkswagen Golf GTI et Skoda Octavia RS reçoivent déjà ce moteur. Mais ce qui fait figure de locomotive chez ces généralistes n’est qu’un milieu de gamme sur l’élitiste TT, qui vise les plus exclusifs Porsche Boxster et Cayman, sans oublier l’éternelle Mercedes SLC (ex-SLK). En attendant le retour du redoutable TT RS, qui devrait délivrer plus de 400 ch avec son volcanique 5 cylindres 2.5 turbo, Audi propose ce TTS ici à l’essai, qui a déjà de quoi satisfaire l’immense majorité des conducteurs. Comparé à la version précédente, son 4 cylindres perd néanmoins 4 ch dans la bataille de la dépollution, en intégrant désormais un filtre à particule, obligatoire pour satisfaire aux nouvelles normes toujours plus drastiques.

Rassurez-vous, avec 306 ch sous le capot, et la transmission intégrale quattro imposée d’office (de type Haldex), il reste de quoi se faire plaisir ! Et pour aider à faire passer la pilule, sachez que l’auto gagne 20 Nm de couple, pour culminer à 400 Nm dès 2000 tr/mn, ce qui est finalement le plus important. Un bonheur n’arrivant jamais seul, Audi a donné au TT une nouvelle boîte S-tronic, imposée sur le TTS. Cette dernière comporte toujours 7 rapports, mais elle est un peu plus réactive, et surtout plus encline à accepter les rétrogradages à haut régime en conduite sportive. Avec un turbo soufflant jusqu’à 1,4 bar, voilà de quoi pulvériser le 0 à 100 km/h en tout juste 4,5 sec, le roadster, naturellement plus lourd à cause des renforts structurels, réclamant quant à lui 4,8 sec sur le même exercice. Un progrès tangible d’un bon dixième que nous allons nous empresser de vérifier sur le champ…

Orange pressée

Bien sûr, ce restylage s’accompagne d’un enrichissement de la dotation de base dès l’entrée de gamme (drive select, détecteur de luminosité et de pluie, rétroviseurs dégivrants, volant multifonctions spécifique avec commande vocale et ports USB rétroéclairés), et de nouveaux coloris exclusifs font leur apparition, comme le singulier « orange pulse » de notre modèle d’essai. En tant que TTS, notre auto reçoit bien sûr tous ces petits raffinements, et elle comporte quelques exclusivités, comme la suspension pilotée magnetic ride ou l’affichage spécifique du cockpit virtuel, qui permet de mettre en évidence le compte-tours bien au centre, comme dans une Porsche. Bien sûr, pour bénéficier du sublime habillage « full carbone » de la console, il faudra, comme à l’accoutumée, passer par l’interminable liste des options.

En combinant amortissement piloté et transmission intégrale quattro, le TTS est un sacré « négociant en virages », difficile à prendre en défaut, quitte à manquer de « fun ». On ne peut pas tout avoir…

Audi ayant bien fait les choses, nous avons, rien que pour nous, un tronçon complet du Tourist Trophy fermé à la circulation. Il s’agit du secteur dit « de la montagne », assurément le plus spectaculaire et technique, avec une belle départementale qui déboule de virolos en virolos vers la mer, sur une vingtaine de kilomètres. Par « principe de précaution », les marshals qui encadrent habituellement l’épreuve nous invitent à faire notre « Edouard Philippe », en se limitant à 80, la pluie pouvant s’inviter sur le tracé. Je l’avoue humblement, même à bord d’un volontaire TTS, un bon 80 est effectivement parfaitement adapté à ce tracé sinueux. Je veux dire 80 mph bien sûr, soit l’équivalent de 128 km/h environ. Sauf que « Maurice pousse parfois le bouchon un peu loin » comme dit la pub, et le TTS est si rassurant, avec cet avant qui tire et cet arrière qui pousse, que votre serviteur s’est laissé allé à un petit 120 milles en trajectant à mort, soit un peu plus de 190 km/h.

Histoire d’être bien sûr de l’efficacité hors-norme dispensée par cette sangsue de l’asphalte, j’ai réitéré l’exercice à de multiples reprises, tant en montée, qu’en descente. Malgré ce traitement pour le moins sévère, le TTS reste imperturbable, y compris au niveau des freins, signe que tout est parfaitement calibré. Quant à la boîte, elle obéit au doigt… et au doigt, puisqu’en mode « dynamic », les changements se font manuellement via des palettes solidaires du volant, en quelques fractions de secondes, l’échappement actif vous gratifiant d’un sympathique petit coup de gaz à chaque opération. Pas de quoi supplanter l’inimitable TT RS, indétrônable sur ce terrain, mais l’intention est louable. Et agréable !

L’avis d’Avus

Au final, à l’instar de l’île de Man, ce TTS restylé est très fréquentable… mais côté « nouveauté, on en a vite fait le tour ! Plus qu’une authentique sportive, il convient de le considérer comme une super GTI à la plastique bien plus avantageuse qu’une Focus RS ou Léon Cupra, tout en gardant à l’esprit qu’il a les défauts de ses qualités, en étant plus efficace que réellement ludique. Et ce qui ne change pas, ce sont  les tarifs, toujours aussi élevés, le TTS étant proposé en Allemagne à partir de 54 500 € en coupé et 57 000 € en roadster, soit un peu plus chez nous encore… hors malus et options.


Ce 2.0 TFSI dépollué gagne un filtre à particule et perd 4 ch dans l’opération. Mais le couple progresse de 20 Nm, ce qui permet de gagner 1 dixième sur le 0 à 100 km/h !

Caractéristiques techniques Audi TTS Coupé

  • Moteur : 4 cyl. turbo et injection directe d’essence (TFSI), 1984 cm3
  • Puissance (ch à tr/mn) : 306 à 5400
  • Couple (Nm à tr/mn) : 400 de 2000 à 5300
  • Transmission : aux 4 roues (quattro)
  • Boîte : S tronic 7 à 7 vitesses
  • Freins : 4 disques ventilés
  • Pneumatiques : 245/35 ZR 19 (AV et AR)
  • L x l x h (en m) : 4,19 x 1,83 x 1,34
  • Poids à vide (kg) : 1385 (1545 roadster)
  • 0 à 100 km/h (sec) : 4,5 (4,8 roadster)
  • Vitesse maxi (km/h) : 250 (autolimitée)

On aime

  • Style toujours unique !
  • Habitacle bien fini et ergonomique
  • Efficacité globale, performances
  • Choix en coupé 2+2 ou en roadster

On aime moins

  • Plus efficace que fun
  • Carrosserie très exposée
  • Options chères et nombreuses
  • Prix élevé

Les alternatives

Porsche 718 Cayman

Depuis l’arrêt du regretté Cayman GTS doté du mythique Flat 6, le petit coupé de Porsche a été rétrogradé d’un bon cran en se convertissant aux 4 cylindres « turbo ». Dire que cela a déplu aux porschiste est un euphémisme… Pourtant, excepté une sonorité quelconque rendant l’échappement « sport » optionnel obligatoire, ce 4 cylindres boxer est brillant (300 ch). Et question équilibre, le Cayman reste une référence ! A partir de 55 040 €.

 Mercedes SLC

Né sous le nom de SLK à la fin des années 90, le SLC reste fidèle à son concept de coupé-cabriolet à toit rétractable, ce qui le rend désormais unique sur le marché. Plus enclin à rouler tranquillement que sportivement, le SLC propose néanmoins une version AMG muée par un V6 3.0 biturbo de 367 ch. Son poids élevé pénalise les accélérations (0 à 100 km/h en 4,7 sec) et le comportement… A partir de 66 350 €

Avus:
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