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Audi RS2 vs Audi RS4 : Les Teutons flingueurs

Avec elles, ça va ventiler et disperser façon puzzle ! Elles, ce sont les redoutables breaks sportifs « RS », champions du bourre-pif. On retrouve donc la RS2, pionnier en la matière, suivie à la lettre par la RS4, sa digne héritière. Rencontre au sommet entre deux teutons flingueurs…

RS2, premier break sportif et première Audi « RS »

En bref
RS2, premier break sportif et première Audi « RS »
Moteur : 5 cyl.turbo 2.2L 315 ch
Production : de 1993 à 1995
Nombre d’exemplaires : 2891
Cote 2018 : 35 000 €

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Avec la pionnière qui voit sa cote flamber année après année, et la dernière qui est vouée, inexorablement, à voir ses prix chuter en occasion mois après mois, elles devaient bien se croiser un jour. Et ce d’autant plus que la nouvelle RS4, plus responsable diront certains, se fait de plus en plus raisonnable question cylindrée, puisque cette ultime génération « B9 » adopte un simple 6 cylindres 2.9 litres. Bon, d’accord, il est doublement suralimenté et il développe 450 ch, soit autant que sa devancière.

Avec la pionnière qui voit sa cote flamber année après année, et la dernière qui est vouée, inexorablement, à voir ses prix chuter en occasion mois après mois, elles devaient bien se croiser un jour. Et ce d’autant plus que la nouvelle RS4, plus responsable diront certains, se fait de plus en plus raisonnable question cylindrée, puisque cette ultime génération « B9 » adopte un simple 6 cylindres 2.9 litres. Bon, d’accord, il est doublement suralimenté et il développe 450 ch, soit autant que sa devancière.  Mais les normes de sécurité étant toujours plus drastiques, sans compter un niveau d’équipement toujours plus riche, la belle RS4 accuse près de 1800 kg sur la balance, soit deux bons quintaux de plus que l’ancêtre RS2. De quoi remettre les pendules à l’heure, même si cette dernière ne délivre « que » 315 ch. Mais vous allez voir que, comme au Scrabble, ces chevaux comptent double, et n’ont rien à voir avec de gentils poneys…

Des profils inquiétants

Les forces de l’ordre sont sur les dents depuis des lustres pour tenter de coincer ces breaks survoltés qui piétinent allègrement, et sans vergogne, les valeurs familiales de base. Une familiale, une vraie selon nos pandores, se doit d’être citoyenne et vertueuse, en étant d’abord axée sur le cooconing, en se montrant le plus pratique possible, le plaisir étant limité à l’espace et aux capacités d’emport. Bref, une bonne bétaillère « éco-responsable » façon Kangoo fera l’affaire d’après l’analyse experte de Cruchot. Avec la RS2, Audi avait déjà fait le choix, dès 1993, de prendre le contre-pied de ce qui ressemble, d’après nous, à une punition. De l’espace, oui, mais du plaisir aussi, du vrai, de l’authentique môsieur ! Et cela passe bien sûr par l’esthétique, et même si la RS2, dérivée des breaks 80-90 de l’époque (type B4), fait son âge, elle demeure toujours bougrement attirante. Il est vrai qu’Audi n’a pas fait les choses à moitié, puisque pour concevoir son premier modèle « RS » il s’est associé avec le cousin… Porsche !

Cela se voit, avec de nombreux éléments chipés à la vénérable 911 de l’époque (type 964), comme les boucliers, les jantes Cup de 17 pouces, les combinés clignotants-antibrouillards ou encore les rétroviseurs. Ce mimétisme touche aussi les sublimes sièges Recaro en cuir, provenant cette fois de la 968, avec pour corolaire direct la possibilité de pouvoir basculer les sièges avant. Sur un break, vous en conviendrez, cela ne sert à rien, mais c’est amusant ! Enfin, pour ne laisser aucun doute sur cette fructueuse collaboration, la RS2 placarde, sur toute la largeur de son postérieur, un bandeau cristallin qui se fond dans les feux, comme sur une 911 Carrera.

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La finition, rigoureuse, supporte bine le poids des ans, signe d’une évidente qualité. En revanche, la position de conduite fait trop « utilitaire » pour une sportive.

Evidemment, en près de 25 ans, de l’eau a coulé sous les ponts (et de l’huile dans les durites !), et sans renier certains fondamentaux, les codes ont quelques peu changé. Des codes dictés désormais en interne par Audi sport. Dire que la nouvelle RS4, 4ème de la lignée, prône la discrétion, ce serait mentir, même si elle se cantonne, comme la RS2, à la carrosserie break (Avant chez Audi). Ses gimmicks esthétiques sont d’abord techniques, avec des prises d’air dans le pare-choc avant, un gros extracteur logé dans les soubassements du bouclier arrière et un aileron de coffre pour bien poser tout cela. Et l’inflation constatée côté poids se voit à l’œil nu, avec l’apparition de rondeurs sur les hanches. Ces ailes bombées jouent à fond la carte de la nostalgie et adressent un clin d’œil au mythique Ur quattro, tout en assurant une couverture optimale aux grosses roues de 19 pouces. RS2 ou RS4, même combat pour notre Cruchot national, qui voit en elles deux profils inquiétants, susceptibles d’endosser le rôle de « délinquant de la route » à la première route déserte venue. Certes, Cruchot n’a pas inventé l’eau chaude, mais sur ce point, il a de l’intuition…

Caractéristiques techniques : Audi RS2 (1994)

  • Moteur 5 cylindres en ligne, 2226 cm3
  • Alimentation Injection électronique, turbocompresseur
  • Puissance maxi (ch à tr/mn) 315 à 6500
  • Couple maxi (Nm à tr/mn) 410 à 3000
  • Transmission Integrale, boîte mécanique 6 rapports
  • Freins Disques ventilés, étriers à 4 pistons (AV et AR)
  • Dimensions L x l x h (m) 4,51/1,69/1,38
  • Poids (kg) 1595
  • Pneus AV/AR 245/40 ZR 17
  • Vitesse maxi (km/h) 262
  • 0 à 100 km/h (sec) 5,4
  • Cote en 2018 35 000 € environ (parfait état)

On aime

  • Voiture culte !
  • Conduite « à l’ancienne »
  • Qualité de construction
  • Performances élevées

On aime moins

  • Cote en forte hausse
  • Amortissement perfectible
  • Position de conduite
  • Pièces spécifiques rares et chères

RS4, 4ème génération

En bref
RS4, 4ème génération
Lancement fin 2017
Moteur : V6 biturbo 2.9 L 450 ch
Prix : 92 000 €

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Aller vite… ou très vite ?

L’association de malfaiteurs entre Porsche et Audi est bien sûr étendue à la mécanique. Audi a fourni à l’officine de Stuttgart ce qu’il faisait de mieux à l’époque, à savoir son fameux 5 cylindres 2.2 turbo, provenant de l’Ur quattro. Un bloc délivrant 220 ch en temps normal (en version 20v), revu de fond en comble, au point d’adopter la signature « Powered by Porsche » sur la culasse. Porsche revendique donc son forfait, et c’est mérité, dans la mesure où le « 5 pattes » délivre ici 315 ch à 6500 tr/mn selon la police, et probablement un peu plus selon les manifestants, tant il pousse fort. Du moins à partir de 3500 tr/mn, le turbo monté par Porsche, plus gros, étant « à l’ancienne », c’est-à-dire du genre « On » ou « Off », le couple maxi de 410 Nm ne déboulant qu’à partir de 3000 tr/mn.

Porsche ne s’est d’ailleurs pas limité à modifier le turbo. Le système d’injection a été revu en conséquence, mais aussi l’admission, le refroidissement et l’arbre à cames est spécifique. Ce bloc pour le moins explosif, enthousiasme par sa disposition naturelle à faire escalader brutalement l’aiguille du compte-tours vers la zone rouge. Même s’il faut passer manuellement les 6 rapports, les performances demeurent plus que flatteuses. Il est certain que Cruchot va hurler en voyant ce break expédier le 0 à 100 km/h en seulement 5,4 secondes, avec en ligne de mire 262 km/h chrono. Un vrai hold-up pour une familiale de 1993 ! Mais que fait la police ?

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Changement d’époque et de dimension à bord de la nouvelle RS4, au top de la techno, qui laisse logiquement sur place l’ancêtre…

Elle court derrière comme elle peut, et se désespère de voir la jeune RS4 emboîter le pas de son aînée. Et même la dépasser, sans trop forcer ! Ce nouveau V6 2.9 litres, plus compact et léger que l’ancien V8 4.2 litres, délivre toujours 450 ch, mais sur une plage longue comme le littoral Atlantique. Ce bloc est très tonique (0 à 100 km/h en 4,1 sec), et même tannique, en affichant une jolie rondeur (600 Nm de 1900 à 5000 tr/mn). Et bien charpenté, il délivre de la puissance à tous les étages, avec une explosion de saveurs jusqu’à 280 km/h. Cruchot n’en revient toujours pas !

Bien que plus lourde, la RS4 inflige donc une correction à la RS2, et ce d’autant plus que, miracle du progrès technique, la suspension pilotée DRC est passée par là, avec l’aide du Drive Select pour paramétrer le reste de l’auto. De plus, la seule boîte disponible étant une excellente Tiptronic à 8 rapports, il devient plus aisé de rouler fort en virages en gardant les mains sur le volant, l’auto se chargeant de passer elle-même, toujours à bon escient, les vitesses. La RS4, c’est donc l’arme absolue pour rouler fort, en toute sécurité grâce à la transmission intégrale quattro, livrée bien sûr de série, comme sur la RS2. Mais son gabarit plus important peut impressionner, son poids élevé tempérer, et si ce V6 ne manque pas d’allonge, il reste à notre goût un peu trop discret question sonorité (mode « dynamic » obligatoire pour en profiter !). Des défauts inexistants sur la RS2 qui distille des saveurs « à l’ancienne ». Plus légère, compacte et communicative, elle réjouit son pilote qui se transforme, en une flexion du pied droit sur l’accélérateur, en un délinquant routier. Le seul reproche se cantonne à l’amortissement, plus ferme que réellement efficace, et à la position de conduite, plus proche d’un camion que d’une sportive. Rien à voir cependant avec l’Estafette de ce brave Cruchot…

Merci à Joël, heureux propriétaire de cette sublime RS2, pour sa passion communicative et sa disponibilité lors de ce reportage.

Caractéristiques techniques : Audi RS4 « B9 » (2018)

  • Moteur 6 cyl. en V, 2894 cm3, inj.directe et biturbo
  • Puissance (ch à tr/mn) 450 à 5700
  • Couple maxi (Nm à tr/mn) 600 à 1900
  • Transmission intégrale quattro, boîte Tiptronic à 8 rapports
  • Freinage 4 disques ventilés (carbone-céramique en option)
  • Dimensions L x l x h (m) 4,78 x 1,86 x 1,40
  • Poids à vide (kg) 1790
  • Pneus 265/35 R 19
  • Vitesse maxi (km/h) 250 (280 en option)
  • 0 à 100 km/h (sec.) 4,1

On aime

  • V6 brillant
  • Dynamisme de conduite
  • Qualité de construction
  • Efficacité diabolique
  • Polyvalence générale

On aime moins

  • Poids important
  • Sonorité moins prenante que V8
  • Plus efficace que ludique
  • Tarif décourageant…

« La RS4 est l’arme absolue pour « rouler fort » en famille, mais la RS2, aussi pratique mais plus communicative, distille des saveurs à l’ancienne plus savoureuses ! »

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